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Heian Jingu – Le Sanctuaire de la Paix (16e jour – 3 juin 2010 – sixième partie)

 

Pour l’étape suivante de cette longue journée, changement de quartier puisque nous nous sommes déplacés quelques kilomètres au nord pour aller visiter le Heian Jingu (平安神宮) avec un nom pareil je m’attendais au saint des saints de Kyōto, ça allait forcément être le plus grand, le plus imposant, le plus vieux sanctuaire de la ville, celui qui rendrait tous les autres sanctuaires anecdotiques et je ne sais quoi d’autre. En fait non.

 

Heian Jingu - 1

 

Déjà, j’ai eu un doute quand j’ai vu le Torii. Il est certes imposant (24,4 mètres de haut, un des plus grands du Japon) mais visiblement très récent. Même chose quand nous sommes arrivés dans l’enceinte du sanctuaire. Ce n’était visiblement pas un sanctuaire millénaire…

En effet, même les sanctuaires ayant été récemment rénovés ont cette patine, ce quelque chose qui vous dit que nous sommes bien dans un lieu ancien et sacré depuis un bon moment. Là, malgré le fait que le bâtiment soit magnifique, rien de tout cela. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il faisait « faux » mais presque.

Voyez-plutôt :

 

Heian Jingu - 2

 

Heian Jingu - 3

 

Heian Jingu - 4

 

C’est après quelques explications que ma lanterne fut enfin éclairée.

Si ce sanctuaire s’appelle Heian Jingu, ce n’est pas parce qu’il date de l’Époque Heian mais parce qu’il la célèbre. Il fut d’ailleurs fondé en 1895 pour le 1100e anniversaire de la fondation de Kyoto (dont le premier nom fut Heiankyō, la « capitale de la paix »), et le sanctuaire est dédié à l’Empereur Kammu, premier empereur de Kyoto, et l’Empereur Kōmei, dernier empereur ayant la ville comme capitale (son fils Meiji gardant comme capitale celle des Shōgun, Edo, qu’il rebaptisa Tokyo).

D’ailleurs, petite anecdote intéressante, si chez les catholiques on peut canoniser des gens de temps à autre, dans le shintoïsme on peut carrément les déifier, à la différence que si seul le Vatican peut canoniser, j’ai l’impression que plus ou moins n’importe qui (j’exagère, mais peut-être pas tant que ça) peut déifier quelqu’un (« pas tant que ça » parce que si je ne m’abuse, chaque famille déifie plus ou moins ses ancêtres qui deviennent après un certain temps les dieux protecteurs de la famille). Et donc, en 1895, pour le 1100e anniversaire de la fondation de la ville et la fondation du Sanctuaire Heian, il fut décidé de déifier Kammu qui devint alors le dieu protecteur de Kyoto.

Kōmei fut d’ailleurs lui aussi déifié en 1940, pour marquer le 2600e anniversaire de la fondation du Japon. Il faudra un jour que je revienne sur cette idée que le Japon a 2600 ans et ce genre de choses. En attendant, je vous laisse déduire ce que vous voulez des raisons qui ont pu motiver de telles cérémonies en 1940.

On notera que le bâtiment principal est une reproduction au trois-quart du palais impérial de l’époque Heian.

Finalement, à l’arrière du sanctuaire il y a un jardin à ne pas manquer, sauf que nous avons dû le manquer… Une prochaine fois espérons…

 

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View 3 juin 2010 – Kyōto in a larger map
 

 

(sources : le site officiel du sanctuaire)

 

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