Aller au contenu

La Maison des Pyrèthres sur Takamijima

 

Takamijima a une histoire assez intéressante. Elle a été peuplée aux alentours du 12e siècle, et comme la plupart des îles Shiwaku (l’archipel de 28 îles situées entre Kagawa et Okayama, à l’ouest du Grand Pont de Seto), elle servait surtout comme port destiné aux transport des marchandises le long de la Mer Intérieure de Seto. Je vous rappelle au passage que jusqu’à l’avènement du train et des bateaux de gros tonnage pouvant faire de longs trajets sans escale, les îles de la Mer de Seto étaient d’une importance capitale pour l’économie du Japon car elles servaient d’autant de relais, d’entrepôts et de lieux sûrs pour toutes les marchandises traversant le Japon d’Ouest en Est, la voie maritime étant plus rapide, moins chère et plus sûre que la voie terrestre. Jusqu’au 19e siècle, elles regorgeaient toutes d’activités et étaient parfois plus peuplées que les côtes avoisinantes de Honshu et de Shikoku.

Durant l’époque de Edo, on comptait environ 1500 habitants sur l’île (alors qu’aujourd’hui, il n’y en a plus qu’une cinquantaine) et 75% des bateaux de l’île servaient au transport de marchandise, les 25% restants étant bien entendu des bateaux de pêche.

Mais tout ça, ce sont des métiers d’hommes vous allez me dire. Et les femmes ?

Sur les autres îles, elles travaillaient en général aux champs, mais des champs sur Takamijima, difficile d’en avoir beaucoup (voyez cette photo et puis aussi celle-ci pour vous faire une idée de la topographie de l’île, à faire passer Ogijima pour une île plate). Par contre, une chose qui poussait bien sur Takamijima, c’était les pyrèthres. Il s’agit de fleurs de la famille des marguerites qui a la particularité de contenir un repoussant anti-insecte naturel. Par exemple, si vous vivez au Japon (il y en avait aussi en France dans ma jeunesse, mais je n’ai pas le souvenir d’en avoir vu récemment), vous connaissez forcément les serpentins verts que l’on fait brûler à l’entrée des maisons en été. Et bien, ils sont fait à base de pyrèthre.

Donc, jusqu’à une époque pas si lointaine, le sommet de l’île était recouvert de pyrèthres et Takamijima est devenu un des premiers producteurs de pyrèthres de la région sinon du Japon.

C’est cette époque-là et cet aspect de l’île qu’honore House of Pyrethrum par Haruyuki Uchida, Ayako Ogawa et Katura Tanabe.

Je vous laisse la visiter tranquillement par photos interposées :

 

House of Pyrethrum - Takamijima - 01
Pourquoi cet accueil spécial pour nos amis allemands ? Aucune idée.

 

House of Pyrethrum - Takamijima - 02
Notez au fond la photo montrant ce à quoi ressemblait autrefois le sommet de l’île.

 

House of Pyrethrum - Takamijima - 03

 

House of Pyrethrum - Takamijima - 04

 

House of Pyrethrum - Takamijima - 05

 

House of Pyrethrum - Takamijima - 06

 

House of Pyrethrum - Takamijima - 07

 

House of Pyrethrum est l’une des rares oeuvres de Takamijima à ne pas avoir été démontée à l’issue de la Setouchi Triennale 2013. Elle sera ouverte de manière exceptionnelle de temps à autres à commencer par ce week-end de Golden Week où un week-end spécial est organisé sur l’île.

 

(sources sur l’histoire de l’île: Cathy Hirano)

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *