Si vous me suivez sur divers médias sociaux, vous savez certainement que j’y publie régulièrement des photos de mes matins (et soirs) au bord de la Mer Intérieure de Seto.
Ce matin, le paysage était trop beau pour ne pas le partager ici aussi.
Je vous souhaite donc une bonne (mais froide) mâtinée depuis les rivages de la Mer Intérieure de Seto (même si c’est déjà l’après-midi ici) :
Oh et puis si vous ne me suivez pas encore sur les médias sociaux qui vont bien, je vous invite à le faire (vous avez les liens un peu partout, y compris dans la barre de droite). Notez que je quitte peu à peu ceux appartenant aux milliardaires « tech bros » (Twitter c’est fait depuis longtemps, Facebook, je suis en train, etc) et je vous conseille chaudement d’en faire tout autant.
Sinon, je change totalement de sujet et parle de quelque chose d’un peu moins plaisant.
Il ne vous aura pas échappé que ce blog tourne de plus en plus au ralenti. Il y a diverses raisons pour cela. Tout d’abord, les raisons habituelles de manque de temps et/ou d’énergie. Je ne vis plus la même vie et n’ai plus le même âge que quand j’avais la possibilité de publier un petit quelque chose plusieurs fois par semaine.
Mais il y a aussi un problème de motivation, je ne vais pas vous le cacher. C’est un problème lié à plusieurs facteurs.
Tout d’abord, ce qui a commencé comme un loisir était devenu, il y a quelques années, ce qui ressemblait de plus en plus à un travail (à cause d’un rythme que je m’étais imposé, celui de vouloir poster le plus de choses possibles le plus souvent possible) mais ça ressemblait de plus en plus à un travail sans salaire et bien peu d’autres retombées positives.
Puis d’autres problèmes plus sérieux sont venus se greffer. En particulier le fait de me faire piller mon contenu de plus en plus souvent. Et le plus souvent par des gros blogs spécialisés dans le Japon et autres sites de voyage. Je ne citerai pas de noms, je vous conseille juste de regarder quelles sont les sources que les blogs que vous lisez citent dans leurs prochains articles. S’ils n’en citent pas, je vous laisse imaginer pourquoi (non, ils n’ont pas un staff et un budget illimités qui leur permettent d’avoir des gens qui visitent le Japon dans ses moindres recoins pour pouvoir publier des articles tous les jours ou presque). Je ne suis bien sûr pas la seule victime : j’ai déjà vu des articles chez eux qui reprenaient exactement les mêmes thèmes et le même contenu de blogs assez confidentiels que je connais sans les citer. Articles réécrits pour éviter le plagiat pur et simple, bien entendu. Et pas que des blogs. Rien de moins que le Figaro lui-même (lui je le nomme) m’a déjà utilisé comme source sans me citer (je m’en suis rendu compte quand ils ont repris une faute de frappe que j’avais faite sur un nom) tout en volant les photos d’un ami (c’était pour annoncer la destruction de la Citrouille de Kusama sur Naoshima). Mais bon, l’époque où ce journal était respectable est révolue depuis longtemps.
Et même si ce genre de pratique (inacceptable dans les publications papier, mais apparemment, plein de monde pense que si c’est sur internet: « ça va, on peut. » Non, on ne peut pas non plus) est un risque que l’on sait que l’on court quand on met des choses en ligne, ça sape le moral et la motivation. Le pire restait encore à venir.
Le pire, c’est ce que les gens appellent communément « I.A. » (qui n’en sont pas, mais passons). Le vol de contenu a maintenant pris des proportions ingérables, et non, je n’ai plus envie de passer des heures à écrire des choses pour enrichir des milliardaires tout en les aidant à détruire internet, la société et la planète dans son ensemble toujours un peu plus (sérieusement, si vous utilisez des choses telles que ChatGPT, juste arrêtez)
Donc, la triste réalité, c’est que l’un dans l’autre, je me dis « à quoi bon. »
Ne vous inquiétez pas, ce site ne ferme pas. Mais, je n’y posterai plus qu’épisodiquement, probablement des choses peu susceptibles d’être volées.
Mais pour en revenir au premier problème, le manque de temps, vous savez certainement que j’écris régulièrement dans deux langues, et la triste réalité (pour vous), c’est que c’est mon site anglais qui est devenu mon site principal. C’est lui qui est connu localement (et qui m’ouvre les portes qui me sont parfois ouvertes), ainsi que par la plupart des visiteurs de la Triennale (quelqu’un me l’a mentionné sur Reddit récemment, sans qu’il sache que j’en étais l’auteur). C’est aussi lui qui m’aide à financer mes sites. On oublie parfois qu’avoir ses propres sites n’est pas gratuit, or il se trouve que les Anglophones aident les gens à financer leurs projets avec des dons bien plus facilement que les Francophones. Ce n’est nullement un reproche, juste une différence culturelle (pour vous donner une idée, je gagne environ 200 € par an de donations de lecteurs – ça varie d’une année à l’autre – et en général de 190 à 200 de ces Euros proviennent de lecteurs anglophones).
Bref, tout cela pour vous dire et vous annoncer que j’ai aussi décidé de lever le pied sur mon blog anglophone, mais moins. Et surtout que j’ai récemment démarré une newsletter, mais en anglais exclusivement.
Certains posts/emails sont d’accès gratuits, d’autres non. Ça n’empêchera pas le vol de contenu par des humains, mais ça le ralentira, et encore plus en ce qui concerne les « robots » ratissant le web pour nourrir les « I.A. » Et ça me permettra aussi de financer mes sites plus correctement (voire de créer d’autres projets, j’ai deux trois idées).
Je sais, ça ne se fait pas trop de parler d’argent entre francophones, mais avec le cours du yen dans l’état où il est, mes sites me coûtent de plus en plus cher, et je ne parle tout simplement pas du coût de la vie (c’est aussi en partie pour cela que je me rends sur les îles bien moins régulièrement qu’avant).
Donc, si ça vous intéresse et si vous lisez l’anglais, ça se passe-là, et je vous conseille chaudement de vous abonner (gratuitement ou pas selon vos moyens ):
Japan Art Islands
Si vous ne lisez pas l’anglais, vous m’en voyez désolé, mais il n’est pas réaliste aujourd’hui que je commence aussi une newsletter similaire en français : ça me demanderait du temps, ça augmenterait mes dépenses sans aucune garantie de trouver des lecteurs étant prêts à la financer.
Quant à Ogijima.fr, encore une fois, le site reste en ligne, je n’ai aucune intention de l’arrêter, juste de le ralentir et peut-être de changer quelques choses ici ou là (pour les pages guides, sachez que j’ai récemment mis à jour la page dédiée à la Triennale de Setouchi, mais par contre, je doute avoir le temps de trop mettre les autres à jours dans un futur proche).
Voila, c’est tout pour aujourd’hui. À très bientôt ici ou là.
En savoir plus sur Ogijima
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Bonjour David,
En effet, l’IA semble devenir l’ogresse des temps futurs. Et ce n’est pas nouveau, si l’on en juge par cet article, de 11 ans d’âge :
https://enssibmasterpbd.wordpress.com/2014/12/31/le-plagiat-et-la-presse-numerique-bassirou-ba/
Je comprends tout à fait cette sensation de se sentir pillé.
Quelquefois le simple rappel de la loi recadre le fautif.
Bon courage pour la suite ! Et merci pour cette très belle photo de la mer de Seto.
À bientôt,
Christian. Blog : Papalagui https://papalagui.org/
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Bonjour David
C’est pas évident et je le conçois. En tout cas merci pour tes partages et c’est toujours plus sympa de lire des choses en français qu’en anglais ! C’est vrai que c’est un grand débat : subir les GAFA et faire avec ou bien sortir du lot et prendre le risque de perdre en visibilité. Après tout dépend des objectifs.
A bientôt,
Antoine