Il y a deux aspects de la Triennale de Setouchi dont je parle peu, essentiellement parce que j’avais rarement l’occasion d’y prendre part jusqu’à récemment, et les visiteurs quant à eux, tombent en général sur les premiers par hasard et ne participent que peu ou pas aux seconds.
Il s’agit des performances (musique, danse, théâtre, etc) et des ateliers.
Pour les performances, je vous en ai donné un petit avant-goût hier, et pour les ateliers, c’est maintenant.
Donc, jeudi, Team Ogi organisait un atelier-peinture à Onba Factory.
Oui, avant d’aller plus loin, une petite précision, tout le monde n’est pas au courant, mais Team Ogi et Onba Factory sont très très liées.
Bon déjà, le chef et fondateur d’Onba Factory est le même que celui de Team Ogi, il s’agit du génial, rigolo, adorable et sympathique Yoshifumi Oshima. Les deux groupes ont une autre membre en commun : Kazumasa Hashimoto, connu sur Ogijima comme Hashimoto-kun (parce qu’il y a plusieurs Kazumasas sur Ogijima). Et surtout les deux projets, même s’ils sont distincts, sont différents aspects de la même idée : faire de l’art unique à Ogijima et dont les bénéficiaires sont en premier lieu les habitants de l’île.
Bref, tout cela pour vous dire que la distinction entre les deux, si elle existe au niveau des produits finis (les Onba, c’est Onba Factory, les bateaux et les drapeaux, c’est Team Ogi) est des plus floues pour tout le reste. Et donc il n’y a rien de surprenant que Team Ogi organise un atelier à Onba Factory (en plein mois d’août, je suspecte le hangar de Team Ogi d’être intenable.
Et donc après cette trop longue introduction, de quoi s’agissait-il ?
De peindre un drapeau-patchwork : chaque participant reçoit seulement un morceau du drapeau qu’il peindra comme bon lui chantera, et une fois assemblé, le résultat est un grand drapeau aux couleurs bigarrées. Ce drapeau sera utilisé pour la cérémonie de clôture du festival sur Ogijima en novembre prochain.
Quand j’ai appris l’existence de cet atelier et que j’étais libre ce jour-là, je me suis inscrit tout de suite sans réfléchir au fait que je n’étais pas sûr de ne pas faire un truc minable : la peinture et moi, ça n’a pas toujours trop été ça.
Bon la bonne nouvelle c’est que les dessins étaient déjà faits, les peintures étaient déjà mélangées…
Au final, je ne m’en suis pas trop mal sorti et ce fut une expérience tout aussi amusante que relaxante, et enfin quelques uns de mes coups de peinture ont une chance de rester sur Ogijima pour plus longtemps que quelques jours.
Voici quelques photos de la chose (très peu, j’étais occupé à peindre) :
Le monsieur debout, c’est Okawahara-san, un autre membre de Team Ogi. Il est l’une des rares personnes dans la région (la seule ?) à encore faire des drapeaux pour bateaux à la manière traditionnelle (peints à la main, pas imprimés). C’est sa rencontre avec Oshima-san qui a vraiment lancé le projet Team Ogi dans sa forme actuelle (à la base il n’était que question de peindre quelques bateaux de pêcheurs).
Work in progress
Vers la fin de l’atelier, quand son aide n’était plus trop nécessaire, Hashimoto-kun a pris un T-shirt blanc et hop en quelques coups de pinceaux, voila le résultat.
Je ne pensais pas qu’il était possible de faire des photos floues avec un téléphone portable. Apparemment, la jeune femme avec qui je partageais ma table de peinture m’aura montré que si, c’est possible. Ça m’apprendra à faire confiance aux inconnus pour prendre des photos, tiens (et à ne pas vérifier le résultat sur place)… Et dire que c’était pour éviter de faire un détestable selfie.
Plus tard dans l’après-midi, deux bachans d’Ogi se sont joint à nous pour elles aussi apporter leur pierre à l’édifice.
Le produit (presque) fini :
Sinon, dans notre série « ça n’a rien à voir », un des aspects d’Ogijima dont je parle peu c’est que c’est un lieu très prisé des pêcheurs de la région. Je ne parle pas ici des pêcheurs dans leurs bateaux, eux ils vivent sur l’île. Je fais plutôt référence aux pêcheurs à la ligne dont c’est le hobby.
Bref, sur Ogijima, on trouve des poissons partout :
🙂
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ça va donner des voiles très « joyeuses »:)
Attention, ce ne sont pas des voiles, mais juste des drapeaux décoratifs.
Les bateaux locaux ne sont pas à voiles et même s’ils l’étaient, une voile patchwork de la sorte ne survivrait pas au premier coup de vent venu.
Bravo David pour ta prestation ! Enfin ta passion pour l’art est reconnue à sa juste valeur ! Tu vas pouvoir laisser une trace dans l’histoire de la triennale ! Mais méfies-toi, on pourrait bien te commander une œuvre pour la session 2019 !
🙂
Super projet, j’aime beaucoup les œuvres participatives ; ça donne souvent un joyeux résultat.
As-tu essayé de pêcher ce poisson et d’en faire des sushis ? 😉
Oui, si je suis fan d’Onba Factory depuis les toutes premières minutes où j’y ai mis les pieds en 2010, et ce bien avant de devenir ami avec Oshima-san, c’est parce qu’il pense (et met en pratique en permanence) qu’un projet comme la Triennale n’a de sens que si elle implique de manière active les gens qui la côtoient, les populations locales en premier lieu, mais aussi tout simplement qui le souhaite.
Quant au poisson, j’en ai fait un bonbon. 😉
C’est chouette qu’un artiste ait ce genre d’idée. Les locaux doivent être très fiers. Tu ne manqueras pas de nous présenter l’œuvre finale n’est-ce pas ?
J’espère qu’il était bon ce bonbon-poisson !