Pas grand-chose au cours des deux jours suivants passés à se reposer et en famille à Takamatsu…
Quelques commentaires et détails sur ces deux journées :
– J’ai enfin commencé à apprendre les Katakana et il n’y a pas à dire, c’est beaucoup plus facile et rapide de le faire sur place, vu qu’on les voit partout, tout le temps. Par contre, il va falloir que je m’y remette, je ne m’y suis pas repenché depuis mon retour en France et j’ai l’impression de tous les avoir oubliés. C’est pas sérieux.
– Deux restaurants de Udon en deux jours… Mmmm… 🙂
Le premier « Tsuruya Udon » situé un peu à l’écart du centre, dans un quartier hétéroclite, où se côtoient rizières, résidences, école de police, port de plaisance et autres. Ambiance calme, nourriture excellente, clientèle assez diverse. Petite anecdote : nous y croisâmes un ami de jeunesse de 康代 qui avait vaguement entendu dire qu’elle vivait maintenant en France, mais qui fut bien surpris de me voir à ses côtés. Je ne me lasse pas des regards tels que ceux que me lançaient les gens l’accompagnant et qui devaient certainement approcher un Français pour la première fois (mais je suis sûr que si je vivais sur place, ça me lasserait un poil à force).
Le deuxième « Udon Ichiba » (littéralement: le marché à Udon) situé en plein centre, dans Hyōgomachi – une des arcades principales de la ville – ambiance très active, nombreux salarymen, mais le staff est très aimable et cordial, surtout la caissière qui semble connaître tout le monde et qui semble bien décidée à faire la connaissance de ceux qu’elle ne connait pas encore, y compris moi. Elle fut d’ailleurs très fière d’apprendre son premier mot de français : « merci« . En temps normal quand des étrangers me demandent de leur apprendre un ou deux mots de français, comme ça, de but-en-blanc, bien sûr je le fais, mais au final, je trouve toujours qu’au-delà de la fonction phatique de la chose, l’exercice est un peu vain, je ne sais pas pourquoi. Mais avec les Japonais, c’est différent. Je pense que cela provient du fait que j’apprécie toujours particulièrement les Japonais qui s’intéressent, ne serait-ce qu’en surface, aux autres cultures et surtout ceux qui ont conscience que les étrangers ont leur propre langue à eux selon leur pays ou région d’origine et croyez-moi, il y en a pas tant que ça des Japonais qui sont ainsi : souvenez-vous qu’un gros paquet d’entre eux pensent sincèrement que l’anglais est la langue, sinon natale, au moins d’usage quotidien de tous les Blancs (et certainement des Noirs aussi) au point que ça en devient parfois lassant (et c’est un mec bilingue et qui utilise autant l’anglais que le français dans sa vie professionnelle – sinon plus parfois – qui vous le dit).
À noter aussi dans ce restaurant un couple d’Australiens. C’est con, mais vraiment chaque fois que je croise des Gaijin à Kagawa, je deviens limite territorial, comme si je voulais être le seul de la région, avoir Kagawa pour moi tout seul en gros. Réflexe encore plus stupide quand je me retrouve face à des gens qui – comme ce couple – semblent vivre sur place et ne pas être des touristes (ce que je suis quand même un petit peu, même si je me sens de moins en moins touriste dans Takamatsu).
Une petite balade au centre-ville, dans le quartier « chaud » de Takamatsu, et par « chaud » j’entends un quartier de bars au centre-ville qui contient aussi quelques boites de striptease et quelques love hotels. En d’autres termes, en pleine après-midi, on était pratiquement les seuls dans les rues.
– En nous baladant dans la Symbol Tower nous avons trouvé par hasard un office du tourisme dédié à tout Shikoku mais bien sûr à Kagawa en particulier et dans lequel il y a une reconstitution de rues locales au début du 20e siècle des plus plaisantes avec diverses informations culturelles sur la région.
Vous aurez aussi remarqué le grand poster pour le Setouchi International Art Festivalqui a débuté la semaine dernière et qui durera jusqu’à fin octobre (si vous avez des jours de vacances de l’argent pour prendre l’avion et êtes en manque d’idée, je ne peux que vous le conseiller chaudement. Plus de détails ici)
Ce dragon (qui me semble fait de paille de riz) est vraiment excellent (il est entier et fait une dizaine de mètres de long). Si j’ai bien tout compris il est l’élément principal d’un Matsuri de la région. J’ai oublié le lieu et les dates exacts. Il faut que je me renseigne (et que j’essaie de vous trouver une vidéo de la chose).
– Café pris avec une des meilleures amies de 康代 que j’avais déjà rencontrée l’an dernier et qui était venue en France pour notre mariage. Sympa de se dire qu’on commence à connaître quelques personnes sur place, en plus de la belle-famille. Et comme elle parle anglais, nous avons pu communiquer directement, ce qui est un luxe dont je ne dispose que rarement dans ce pays. Le café lui-même, du nom de Papa’s Café a un look vaguement « café classe américain » (donc d’un vague style européen) ambiance assez décontractée, mais serveurs plutôt prout-prouts. Le café (la boisson) en lui-même est comme presque tous les cafés japonais, c’est-à-dire américain, c’est-à-dire s’approchant plus ou moins d’une eau chaude de couleur marron (mais je savais à quoi m’attendre), les gâteaux sont très basiques, mais très bons.
– Dans le parc Chūō-Kōen (le petit parc au centre-ville devant l’hôtel de ville, litéralement : « le parc du centre »), rencontre avec le tout premier prof de français de 康代. Un Français de mon âge, vivant à Takamatsu depuis bientôt 10 ans (et marié à une Française, c’est assez rare pour le signaler ; si j’ai bien tout compris, c’est lui qui l’a suivie quand elle a trouvé un boulot sur place à l’époque). Mec très sympa avec qui le courant est passé tout de suite, là aussi, chose rare de nos jours avec les Français de mon âge (mais ça doit venir du fait que presque tous ceux que j’ai rencontrés depuis cinq ans étaient des bobos parisiens insupportables). J’espère que je le reverrai lors de mes prochains voyages. Mention spéciale pour son fils, petit blondinet de deux ans qui les fait déjà toutes craquer : hurlements de « Kawa-iiii !!!!! » de la part de pratiquement toutes les lycéennes croisées sur notre passage. Pour l’instant ça lui fait plus peur qu’autre chose, mais attendez qu’il comprenne les avantages qu’il peut en tirer (ça ou alors, il sera dégoûté à vie des Japonaises dès l’âge de 5 ans au choix).
– Je suis pas particulièrement fan de shopping, mais j’avoue avec honte, que je suis devenu assez fan des centre commerciaux Aeon et du magasin Uniqlo en particulier (enfin, les Uniqlo japonais, je suis allé à celui de Paris, il m’a laissé assez froid), d’ailleurs j’y ai presque refait ma garde-robe (des jeans à 20 €, des T-shirts à 10 € et des tennis soldés à 8 € ça ne se refuse pas). D’ailleurs, je me dois ici de partager avec vous une anecdote qui va en faire rigoler plus d’un. Comme vous le savez peut-être Uniqlo a des collections « thématiques » de T-shirts assez excellentes (j’ai loupé de justesse une collection sur les vieux jeux vidéos, Pac-Man, Space Invaders et compagnie, qui étaient alors bradée, malheureusement, plus rien à ma taille (je fais du XL au Japon)) et quand j’y suis allé, la nouvelle collection mise en avant était dédiée à un manga dont j’ignorais tout mais qui semble parler de pirates. Vu que j’aimais bien le graphisme, j’ai pas acheté non pas un, mais deux T-shirts que voici :
C’est une fois rentré en France que j’ai compris que ce manga nommé One Piece était en fait l’un des mangas actuels les plus populaires du Japon (je n’en doutais pas vu qu’il faisait jeu égal avec Mickey Mouse dans les rayons d’Uniqlo) mais aussi en France… Bon du coup, j’ai vachement moins l’air underground que je le croyais dans les rues de Paris, mais je m’en fiche, ils sont cools…
Au passage, heureusement que le Japon n’a pas d’armée, qu’est-ce que cela serait sinon…
View 28-29 mai 2010 – Takamatsu in a larger map
En savoir plus sur Ogijima
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
LOL ! Avec « phatique » je croyais apprendre un nouveau mot français. Je l’ai cherché dans le dico en ligne, qui me proposait « phallique » à sa place. Dans cette phrase ça irait, presque… Heureusement que mon pouvoir de raisonnement m’a enfin indiqué qu’il s’agit du mot « pratique » victime d’une faute de frappe. Merci pour « but-en-blanc » et « se lasser un poil à force » en tous cas. : )
Est-ce que l’ancien prof de français de ta femme vit encore à Takamatsu ? Tu le verras ?
Au fait, comment est-ce que je peux nommer ta femme sans utiliser les caractères japonais ? J’ai fait une traduction Google et ça donne : « santé au nom du »…
Non, non, point de typo. Je veux bien parler de la fonction phatique du langage, c’est à dire les mots/termes et sons qui servent à maintenir la communication, la conversation sans contenir de sens ou d’information en soi: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fonction_phatique
Donc tu as bien appris un nouveau mot en français. 🙂
L’ancien prof de français de 康代 vit toujours ici, je pense qu’on se recroisera d’ici peu.
Pour nommer ma femme sur ce blog point de salut si on n’utilise pas les Kanji. 😉
MDR ! Bien, félicitations pour avoir utilisé un mot qui n’est pas inclus dans un dictionnaire de 250 000 mots !
C’est un bon mot aussi. Je vais tenter de l’utiliser moi-même un jour.
Je te partage ce lien, où l’on parle de l’équivalent japonais, si cela t’intéresse :
http://en.wikipedia.org/wiki/Aizuchi
Par rapport aux Kanji, je crois que je viens de comprendre quelque chose : tu es un prof même quand tu ne fais pas ton métier. Je ne sais pas si c’est à cause de l’habitude ou si tu es simplement un prof né (tu forçais tes amis à trouver les réponses à leurs questions eux-mêmes pour qu’ils apprennent mieux quand tu avais 18 ans ?) mais c’est pour ça que tu ne rends pas la vie facile pour moi, je pense. ; ) Sache que je ne vais PAS apprendre comment taper les Kanji sur mon ordinateur ! Je vais simplement copier-coller : 康代. Voilà, tu vois ? Et toc !