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Beyond the Border – Tide, par Lin Shuen Long

Aujourd’hui, je vous emmène sur Shodoshima, mais aussi un petit peu en arrière dans le passé pour vous parler d’une œuvre de la Triennale de Setouchi 2016 qui était certainement sinon l’une des plus belles, au moins l’une des plus émouvantes du festival – et probablement aussi l’une des plus populaires.

Pour ce faire, nous nous rendons dans le port de Obe sur la côte nord de Shodoshima, une côte que je ne connaissais pas encore, aussi surprenant que cela puisse paraître, mais qui vaut quand même un petit détour.

De plus, je dois vous avertir, il s’agit ici d’une rétrospective : l’œuvre n’existe plus. Elle a été démontée en novembre dernier. De par sa nature même, elle était vouée à ne pas rester longtemps, mais j’avoue que j’aurais quand même bien aimé qu’elle survive au moins jusqu’à sa fin « naturelle ». Certains aspects logistiques et pratiques ont dû peser dans la balance, je ne sais pas.

Bref, aujourd’hui, je vais vous parler de Beyond the Border – Tide, de l’artiste taïwanais Lin Shuen Long, aussi auteur du formidable Beyond the Border – the Ocean que vous ne pouvez manquer quand vous vous rendez au Sunport de Takamatsu.

Voici ce à quoi elle ressemblait :

 

 

Je présuppose que vous souhaitez savoir de quoi il en retournait.

Il s’agit de 196 statues d’enfants, faites d’une mixture de sable, d’amidon, de fibres et autres. Chacun des enfants représentait un des 196 pays officiellement reconnus par le Japon. Ils étaient tous dirigés dans la direction du pays qu’ils représentaient. Et, inscrites sur eux, les coordonnées de la capitale dudit pays et sa distance en kilomètres depuis Obe.

 

 

Coordonnées de Tokyo

 

12420 kms de Shodoshima. C’est où ?

 

Qu’y a-t-il de triste et d’émouvant à l’œuvre vous demandez vous certainement ?

C’est que voyez-vous, chacun de ces enfants de sable représente un enfant, ressortissant de chacun des 196 pays, qui est mort, disparu en mer. Et, de part leur nature même, ces statues honorant leur mémoire étaient destinées à disparaître petit à petit, érodées par le vent, les marées et la pluie.

De ce fait, toute la plage où l’on pouvait trouver ces enfants était englobée par cette atmosphère unique faite de beauté, de tristesse, de poésie, de malheur, de calme, et d’étrangeté.

 

 

 

Quand une statue était complètement érodée, elle laissait apparaître une rose blanche à sa place.

 

 

Le moule original et divers éléments liés à l’installation et sa mise en place étaient exposés dans le bâtiment d’à côté :

 

 

Comme je vous le disais en début d’article, l’œuvre fut malheureusement démontée en novembre dernier. Pour l’occasion, Lin Shuen Long est retourné à Obe. Vous pouvez consulter les superbes photos de la cérémonie qui fut mise en place pour dire adieu à l’œuvre.

 

De part son emplacement éloigné et difficile d’accès, je n’ai pu voir Beyond the Border – Tide qu’une seule fois, donc ne vous attendez malheureusement pas à beaucoup d’autres photos sur le blog dans le futur – elles sont presque toutes ici (j’en ai toutefois gardé une poignée qui apparaîtront tôt ou tard, mais ce sera tout).

 

 

2 commentaires sur “Beyond the Border – Tide, par Lin Shuen Long”

  1. Très belle installation, émouvante. Rien n’est laissé au hasard, le nombre de sculptures, l’orientation de ces dernières… et puis j’adore la rose qui apparaît quand la sculpture disparaît. C’est vraiment très jolie.
    Je crois pouvoir dire que j’aime cet artiste ; j’avais bien aimer l’installation Beyond the Border – The Ocean.
    Les photos de la cérémonie de « clôture » sont très émouvantes aussi dans la même veine que l’oeuvre.
    Merci d’avoir partager ça avec nous !

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