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L’oeuvre de la Setouchi Triennale 2013 du jour nous conduit à Hitoyama, petit village située en aval d’une vallée au coeur de Shōdoshima. On oublie presque que l’on est sur une île quand on arrive dans ce village entouré de montagnes et de collines. J’aimerais un jour prendre le temps de le visiter plus et de le connaître mieux, tant il est un de ces lieux de la région qui vous redonne foi en l’humanité dès que vous vous arrêtez un peu et discutez avec les gens.

Cette fois encore, alors que nous avions terminé de visiter Cradle of the Sea (うみのうつわ) de Nobuho Nagasawa, et que nous nous dirigions vers l’oeuvre suivante, un homme sur son vélo – plus tout jeune sans être vieillard – nous a abordé et a tenu à nous guider jusqu’à notre prochaine destination, nous expliquant tout un tas de choses en route (malheureusement, je n’en compris que des bribes et 康代 n’a jamais vraiment eu le temps de traduire). Après nous avoir souhaité bonne route, il revint rapidement pour nous offrir des oranges (une bonne dizaine) de son jardin. Cadeau habituellement fait aux pèlerins.

C’est ça le Japon rural. Ce Japon loin des clichés et où les rapports humains sont plus chaleureux que dans les mégapoles et que dans bien des pays. Ce Japon qui disparaît peu à peu. Ce Japon que la Setouchi Triennale essaie de sauver, au moins un petit peu.

Mais revenons un peu en arrière, avant cette rencontre, qui est à mes yeux une des raisons pour lesquelles j’aime tant ce festival, il y a une oeuvre: Cradle of the Sea.

Ma toute première impression en arrivant fut un retour de deux ans et demi en arrière, puisque je n’étais pas retourné à Hitoyama depuis, et que l’oeuvre était située dans le même ancien grenier à riz que Giant in our Minds en 2010. D’ailleurs si les autres éléments de l’oeuvre ont disparu depuis bien longtemps, les murs du grenier n’avaient pas changé. Ils n’en avaient pas besoin puisque Cradle of the Sea se visite dans l’obscurité presque totale.

Quand on entre dans la grande pièce, on est dans le noir plus ou moins complet sauf une petite lumière dans un coin au fond. En s’approchant on découvre une petite barque (peut-être 50 centimètres de long environ) faite de fibres optiques et qui brille faiblement.

 

Cradle of the Sea - 3

 

 

 

La lumière émanant du bateau, bien que faible, est assez vive du fait de l’obscurité ambiante. On remarque bientôt qu’elle varie un peu, devenant progressivement plus ou moins forte, nous rappelant le doux roulis d’un bateau au port.

L’impression qui se dégage de l’oeuvre est assez bizarre. Nous avons là devant nous un magnifique objet, mais il est bien trop minuscule pour une pièce si grande. Certes, l’impression que cela me donna fut celle d’une barque seule perdue dans l’immensité de la mer, mais toutefois quelque chose ne collait pas.

Mais l’installation ne s’arrête pas là. Nous nous sommes ensuite rendus dans une pièce adjacente toute aussi sombre mais bien plus petite.

À l’intérieur, une faible lumière bleue émanant elle aussi de fibres optiques suspendus ici ou là.

 

Cradle of the Sea - 7

 

Sur les murs on distingue à peine des dessins techniques représentant une barque. Dessins inachevés mais pourtant exposés. Et c’est là que l’on comprend (avec l’aide du bénévole présent et s’occupant d’accueillir les visiteurs) : il s’agit d’une oeuvre inachevée. Quoique « inachevée » n’est pas le terme exact. Cradle of the Sea est plutôt une oeuvre en pleine évolution, en train d’être créée au fur et à mesure de la Triennale.

Pendant la session de printemps, l’oeuvre venait de naître, la barque était encore minuscule. Mais bientôt, elle va grandir. Quand ? Pour la session d’été ? Celle d’automne ? Je ne sais pas. Comment va-t-elle évoluer ? Je sais qu’elle va changer d’échelle, mais c’est tout. Quelle taille aura la barque dans quelques semaines ou mois ? La taille d’une vraie barque ? Ou bien encore plus grande pour occuper tout l’espace du grenier ? Aucune idée.

Nous verrons bien.

À suivre donc.

 

Informations Pratiques :

Cradle of the Sea est ouvert tous les jours de 9h30 à 17h00. L’entrée est de 300 yen (pendant les sessions de la Triennale, l’entrée est gratuite une fois pour les détenteurs d’un Art Passport).

 

 

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