La journée débuta avec une visite du château de Takamatsu, ou du moins ce qu’il en reste : les châteaux japonais étant ce qu’ils sont (c’est à dire faits de bois), ils ont tendance à ne pas toujours très bien résister aux aléas du temps, et de ce fait, la partie centrale du château doit être refaite dans un futur pas trop éloigné. Parce que si j’ai bien tout compris, c’est ce qu’on fait au Japon avec certains châteaux, en France on les restaure, au Japon on les refaits tels quels (ce qui n’est, au final, qu’une restauration un peu extrême).
Ce château est particulier pour bien des raisons, la principale étant que ses douves sont remplies d’eau de mer, provenant de la Mer Intérieure de Seto, à quelques dizaines de mètres de là, et arrivant par un tunnel souterrain, chose plutôt rare au Japon – et dans le reste du monde aussi.
La partie centrale ne ressemble pas du tout à un château en fait (non que je sois un spécialiste des châteaux japonais, loin de là) et je la suspecte d’ailleurs d’être beaucoup plus récente que le reste. Elle ressemble plutôt à une très grande maison traditionnelle, et malheureusement, nous n’avons pu y entrer car il y avait une sorte de grand rassemblement de plusieurs dizaines de femmes plus ou moins âgées, presque toutes vêtues de kimonos et qui avaient l’air bien occupées (surtout à manger quand nous sommes passés) et bien contentes d’être là.
(malheureusement, pour je ne sais plus quelle raison, je n’ai pris presque aucune photo acceptable du château… désolé…)
Pour le déjeuner, nous sommes allés à un restaurant d’anguilles (Unagi en japonais).
Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de manger de l’anguille japonaise, mais quand c’est bien préparé, c’est un des meilleurs poissons que je connaisse. Et pour ceux d’entre vous qui imaginent qu’au Japon le poisson se mange uniquement cru, et que cette idée ne vous ragoûte pas tant que ça, sachez que l’Unagi se mange grillée, avec une sauce brune plus ou moins sucrée.
C’était bien sûr délicieux, mais il y avait quelque chose dans ce restaurant qui continue à me laisser perplexe. C’est le menu…
Il y avait une bonne dizaine de menus différents, avec des noms différents, des prix différents, et pourtant à quelques exceptions près, il s’agissait pour tous d’Unagi, de riz et de soupe de miso (j’oublie peut-être un ou deux trucs, mais les mêmes dans chaque menu). Certes, dans certains plats l’Unagi était sur le riz, dans d’autres le riz était à côté, parfois, il y avait plus de l’un ou de l’autre, mais la plupart du temps à l’œil bien peu averti qui était le mien, tous les menus étaient peu ou prou les mêmes. Pourtant non, ils n’étaient pas les mêmes sur la carte.
Il faudra que je demande plus de précisions à 康代. Quoique je crois que je lui ai demandé et que sa réponse me laissa des plus perplexes, car cela devait être l’évidence même et d’une logique implacable pour elle et cela ne devait pas du tout avoir de sens pour moi.
Oui, ce genre de choses arrivent quand vous avez des conversations avec des Japonais.
Un peu comme quand je m’étonne du fait que les restaurants japonais de la rue Ste-Anne ont surtout une clientèle composée de touristes japonais qui ne restent en général pas plus de trois ou quatre jours en France (avouons que c’est de moins en moins vrai, les Parisiens semblent avoir récemment découvert l’existence de la rue et de ses restaurants). Pour moi, ça n’a pas de sens d’aller manger de la nourriture de son propre pays pour quatre fois plus cher quand on est à l’étranger, surtout à l’autre bout du monde et pour quelques jours seulement (encore moins quand ce pays est la France, où la cuisine est une partie très importante de l’expérience).
Pour elle, c’est totalement normal et elle me répond, presque en se demandant si je ne serais pas un peu idiot par hasard, que le riz manque au Japonais quand ils sont en Europe et qu’ils ont besoin d’en manger (« sinon ils mourront ? » j’ai envie de lui demander).
Comme s’il n’y avait que dans les restaurants japonais que l’on trouvait du riz en France…
C’est dans ces moments-là que l’on comprend que le concept de « logique » est lui aussi très culturel.
L’après-midi, nous sommes allés… à un centre commercial du nom de Youme Town…
Qu’y a-t-il à dire des centres commerciaux japonais ? Qu’y a-t-il de si spécial, bizarre, amusant, qui n’a pas de sens ?
Et bien pas grand chose en fait, dans l’ensemble ils ressemblent aux centres commerciaux américains et européens. Surtout américains en fait, mais c’est un peu normal parce que c’est quand même un produit importé de là-bas.
Le tout avec une touche japonaise bien sûr :
– La plupart des clients sont des clientes ! Mais là où dans les supermarchés, il s’agissait surtout de mères de famille et de retraitées, là, c’est plus la tranche 15-35 (celle qui vit encore chez ses parents et dépense tout son salaire dans les centres commerciaux ?). Bien entendu, la majorité des magasins visent cette clientèle-là et il n’y a finalement que bien peu de choses intéressantes pour les hommes là-bas (à l’exception du magasin de trucs électroniques bien sûr… et même là, il y avait surtout des femmes).
-La muzak ! Elle est partout, en permanence, tout le temps. Peut-être que c’est aussi le cas en Europe et aux US, mais je sais pas, ça m’a jamais autant marqué que là-bas. Imaginez, j’avais toujours trouvé que le terme « musique d’ascenseur » était bizarre, je sais pas vous, mais je n’en avais jamais entendu dans un ascenseur auparavant. Au Japon, si !
En fait, je crois que c’est un des trucs les plus bizarres au Japon, -surtout quand on est comme moi, que tous les Japonais que l’on connaît sont des gens affables et calmes : c’est le bruit constant dans les lieux publics, il y a toujours de la musique, quelqu’un qui parle dans un haut-parleur ou bien souvent les deux en même temps.
-Ce qui nous mène à notre sujet suivant : les pharmacies !
Je pense que ma visite dans une pharmacie fut l’un des trucs les plus déplaisants de mon séjour au Japon. Imaginez que celles-ci ressemblent plus à des bazars, tellement il y a de trucs partout et très peu de place pour s’y mouvoir. Rajoutez à ceci des couleurs flashys et fluos partout, des lumières très vives qui piquent aux yeux, et pour couronner le tout, un bruit aussi incessant que fort, comme dans un supermarché, mais en pire.
Nous étions allés en ce lieu pour aller chercher de l’aspirine si je me souviens bien, et ce qui est certain c’est qu’en sortant, j’en avais besoin.
– Et pour ceux qui imaginent les centres commerciaux japonais remplis de trucs de geeks, de mangas, d’animes et de tous leurs produits dérivés ils seront déçus. Je n’en ai presque pas trouvé, seulement un magasin et c’était plus un magasin de jouets qu’autre chose.
– Et comme vous les voyez ici, la section des restaurants n’a rien de bien spéciale en apparence, il y a même un McDonald’s. Mais il y a aussi tout un tas de restaurants japonais que l’on peut considérer comme fast food, sauf que les plats sont préparés à la commande (au McDonald’s aussi en fait, mais je n’ai pas goûté pour des raisons évidentes) et semblent de bien meilleure qualité que ce que l’on peut trouver dans de tels lieux en France (et surtout aux US). Nous avons pris des Takoyaki qui étaient délicieux (même s’il y avait bien plus de beignet que de poulpe dedans, mais à la réflexion c’est peut-être normal, j’en sais rien)
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Beurk de l'anguille ?!! Sa se mange ça ?! Je préfère le poisson cru pour le coup :-p
C'est un drôle de contraste la photo du château…
Et le centre commercial je "visualise" très bien les bruits 😉