J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
Commençons par la bonne nouvelle.
Si vous lisez l’anglais, sachez que le Guide Officiel de la Triennale de Setouchi 2016 est enfin disponible en anglais !
La mauvaise nouvelle, c’est que c’est pas encore tout à fait ça.
Commençons par les bons côtés : Il est très complet en ce qui concerne les œuvres d’art. Il contient tout un tas d’informations utiles pour les visiteurs : heures des ferries, tracés et horaires de bus, etc. Donc oui, il sera utile à de nombreux visiteurs venant visiter la Triennale de Setouchi 2016.
La chose un peu bizarre, c’est le format. Bien plus grand que son homologue japonais. Donc s’il est plus facile à tenir en main quand on le lit à la maison, il est par contre moins facile à ranger dans votre sac quand vous serez sur place.
La chose vraiment pénible, mais très fréquente au Japon avec ce genre de livres : il est incomplet ! Le guide original a beaucoup plus de contenu. On passe quand même de 300 pages en japonais à 185 en anglais, pour une maquette très similaire. Surtout que n’oubliez pas que de manière générale, écrire en japonais prend moins de place qu’écrire en anglais (comparez la taille de romans traduits d’une langue à l’autre).
Ce sont tout un tas de choses très intéressantes qui passent à la trappe : des interviews d’artistes, des photos supplémentaires, des petits articles sur divers sujets (il en reste quelques uns) et surtout – puisqu’il s’agit d’un guide de voyage, des choses vraiment utiles voire nécessaires sur le moment, comme des listes et descriptions de restaurants.
C’est vraiment rageant, et réminiscent de l’impression que me laisse certaines traductions ici ou là au Japon. L’impression que le but de ces traductions n’est pas vraiment de permettre aux étrangers de s’y retrouver, et clairement pas de disposer des mêmes informations que les Japonais. Il s’agit plutôt aux (organisateurs) Japonais de se dire et de dire aux autres Japonais : « voyez comme nous sommes ouverts sur le monde, car l’anglais c’est l’avenir ! » Ce n’est pas le résultat qui leur importe, ni même que le produit fini ait une vraie utilité ou non. C’est le fait que ce produit existe pour que l’on puisse dire à qui veut bien l’entendre qu’il existe. Ce qui est important, cela semble être ça : « Regardez on l’a en anglais aussi ! »
Je sais, ce n’est pas toute la vérité, je suis juste frustré par ces produits incomplets. Je sais que parfois aussi, il y a une vraie volonté de bien faire handicapée par un manque de moyens.
Ce qui nous emmène à l’aspect le plus agaçant du livre (car après tout, si vous n’avez jamais la version japonaise entre les mains, vous ne saurez jamais que celui-ci est incomplet) : le fait que la traduction laisse bien souvent à désirer. Certaines phrases sont maladroites, les traducteurs ne sont clairement pas familiers avec leur sujet, il y a même des coquilles !
Ce qui est encore plus râlant, c’est que pour connaître un peu les dessous de l’histoire, tout cela était très évitable. En gros, l’éditeur du livre a refusé de faire appel aux traducteurs locaux ; ceux qui traduisent habituellement tout ce qui est traduit sur place et dans le site officiel du festival et qui connaissent les îles comme leur poche pour certains d’entre eux. À la place, des traducteurs trouvés je ne sais où, et surtout avec personne pour relire et corriger leurs traductions, j’ai l’impression. J’imagine que ces traducteurs étaient meilleurs marché, mais c’est oublier que la relecture et la correction sont aussi important que la traduction à proprement parler. Pas très sérieux pour un éditeur, qui devait certainement s’en ficher parce qu’il ne s’agissait pas d’un livre en japonais.
Enfin bref, ne faisons pas la fine bouche, ce guide existe enfin (il n’existait pas en 2010 et 2013) et avec un peu de chance, il sera meilleur en 2019. 😉
Ah oui, j’ai failli oublier. Il est disponible en ligne sur le amazon japonais, et sur place dans les diverses boutiques officielles de la Triennale de Setouchi. Je doute qu’il soit en librairie à Takamatsu, mais j’irai vérifier. De votre côté, si vous êtes dans une grande ville au Japon et voulez faire un saut dans votre Miyawaki ou Junkudo local, faites-moi signe si vous le trouvez.
Bien entendu, si vous lisez le japonais, je vous conseille plutôt s’acheter la version japonaise, bien plus complète. Si vous ne lisez ni le japonais, ni l’anglais, il vous reste mon guide à moi, moins complet certes, mais fait avec amour, mes petites mains et ma sueur. 🙂
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