Je viens de trouver presque par hasard, cet article du Japan Times qui parle d’Ogijima :
« Ogjima, man-tree island of art »
En voici une traduction (vite faite, vous excuserez les lourdeurs stylistiques) pour les plus réfractaires à l’anglais parmi vous :
par AMY CHAVEZ
« L’une des meilleures opportunités de visiter la Mer Intérieure de Seto se déroule depuis quelques jours et jusqu’au 31 octobre. Pendant cette période, le Setouchi Art Festival vous invite à découvrir six des îles de la Préfecture de Kagawa, ainsi qu’une d’Okayama.
Cet festival d’art a un petit quelque chose pour tout le monde, même ceux qui détestent l’art (je n’aime pas discriminer). J’ai récemment visité Ogjima, l’une des îles hôtes du festival qui a été littéralement envahie d’oeuvres d’art. Et il est impressionnant de voir comment l’art peut aider à préserver une île et sa culture. Ogjima (« l’île de l’arbre-homme« ) est la quarantième île que je visite dans la Mer de Seto et je me dois de la classer parmi les toutes meilleures pour ceux qui visitent Seto Naikai (prononcez [Séto Naïkaï]) pour la première fois.
Contrairement à Shodoshima où, avec une population locale de plus de 30000 personnes, on peut facilement oublier qu’on se trouve sur une île, Ogjima est typique des petites îles de Seto Naikai, celles avec une population de « 200 personnes environ ». Elle ne fait que 4,7 km de circonférence et possède une montagne au milieu. Un groupement pittoresque de maisons grimpe le long de la montagne comme une marée montante.
C’est le genre d’endroit qui, s’il était à Kyūshū, disparaitrait dans la mer dès la prochaine grosse averse. Mais cette île appartient à Shikoku, elle-même une des quatre îles principales du Japon. Comment donc une île peut-elle faire partie d’une autre île ? Les îles de Seto Naikai sont souvent des « doubles-îles » de la sorte, ce qui dans le cas d’Ogijima est un vrai plaisir, comme un sundae à double nappage chocolat-caramel..
En débarquant sur l’île depuis le ferry, on est immédiatement accueilli par l’art : une grande structure au toit recouvert de lettres de différents alphabets. C’est une bonne chose que de commencer directement par une oeuvre d’art immédiatement identifiable en tant que telle et dont l’approche sera certainement ponctuée d’un « Wouah, regarde ça un peu ! » Appelé Ogijima Exchange Center (qu’y échangent-ils ? je n’en suis pas sûre), c’est un magnifique bâtiment de verre entouré d’eau. Conçu par l’artiste espagnol Jaume Plensa, le titre de l’oeuvre est l’Âme d’Ogijima ce qui, j’espère, n’est pas une indication que celle-ci disparaitra vers les cieux à la fin du festival.
C’est dans ce bâtiment que l’on achète ou que l’on montre son ticket d’entrée du festival. Juste après, on se retrouve presque dans une chasse au trésor à travers les petites allées bordées de murs de pierre et les chemins tortueux de l’île à la recherche des oeuvres qui ont été subtilement mêlées à cet environnement intime. Comme nous avons visité Ogijima une semaine avant le début du festival, les artistes couraient encore de lieu en lieu pour ajouter les dernières touches à leurs travaux qui, comme dans le cas de Rikuji Makabepeuvent très bien être le mur d’une maison, voire même un coin de bâtiment. L’art – conceptuel pour la plupart des oeuvres – est exposé avec des titres en anglais et les noms des artistes à la fois en anglais et en japonais.
Les routes sont parfois pentues et, celles-ci se divisant souvent en routes plus petites partant dans une autre direction, les parcourir fait penser à un arbre que l’on grimperait, et des oeuvres comme « Sounds Scenes of Ogijima » (Scènes Sonores d’Ogijima) d’Akinori Matsumoto rappellent encore plus cela ; on pourrait se perdre dans le feuillage avec plaisir. Prenez de bonnes chaussures. Même si, comme souvent, il y avait des Japonaises faisant la visite en talons hauts. D’ailleurs, je pense qu’un magasin de locations de chaussures au pied de la colline ferait un bon chiffre d’affaire.
Vous pourrez manger un déjeuner japonais pour 800 ¥ dans un restaurant-minshuku (chambre d’hôtes) appelé Madoka, où l’on peut aussi s’asseoir sur le porche avec vue sur la mer. Si toutefois, vous souhaitez vous immerger dans la culture locale, je vous recommande Murakami Shoten qui n’est qu’un bâtiment préfabriqué avec une tente devant et un Noren fait main à l’entrée. Il est situé au pied de la colline, juste à côté du Torii et de mon futur kiosque de location de chaussures.
Mme Murakami gère son pseudo-restaurant dans ce petit hangar depuis 13 ans. Elle prépare elle-même des okonomiyaki, yakisoba et autres nouilles pour 500 ¥, sur place dans son restaurant de cinq chaises et une table, toutes en plastique, une des chaises lui étant réservée. Elle m’indiqua que son mari, pêcheur de 83 ans, travaille encore tous les jours. Elle a elle-même 78 ans, mais on lui en donnerait presque 21. Avec notre repas, elle a apporté des concombres de son jardin et quelques tomates (elle n’a pas indiqué d’où elles provenaient, alors je n’ai pas demandé pour ne pas que les légumes perdent la face). À la fin, Murakami-san a refusé de nous faire payer ces légumes.
Ce n’est qu’une des expériences charmantes et authentiques que l’on peut faire dans les petites îles du Japon et à côté des quelles les étrangers à la recherche d’endroits reposants et sans prétention ne devraient pas passer. On peut aussi toujours obtenir des résidents des informations sur des événements locaux, comme la fête estivale qui – nous a-t-elle dit – se tiendra du 7 au 9 août.
De plus, pour ceux que l’art n’intéresse pas, il y a une plage qui, de par une de ces logiques uniquement japonaises, n’est ouverte qu’un mois par an. Je suppose que l’idée, c’est que l’on apprécie plus les choses rares. Dans Seto Naikai, Ogjima n’est qu’une des sept îles du Festival International d’Art de Setouchi connue pour son arbre-artiste. »Voila.
Je vous rappelle que ce texte n’est pas de moi, mais est une traduction de l’article du Japan Times mis en lien au début.
Mais puisqu’il est question du Setouchi International Art Festival, j’en profite pour vous signaler que j’aurais l’immense chance et plaisir de m’y rendre fin octobre grâce à l’association Shikoku Muchujin. Plus de détails bientôt. 🙂
(credits photo: « Sounds Scenes in Ogijima » by Akinori Matsumoto)
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