Alors que certains blogs – et pas les pires – se spécialisent presque dedans, j’avoue avoir toujours un peu d’appréhension à prendre les gens en photos.
Il y a plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord, une espèce de culpabilité à trouver les Japonais « si fascinants. » Je ne parle pas ici de leur caractère ou leur comportement, encore moins leur culture, mais tout simplement leur apparence dans la rue. Je parle de culpabilité parce que j’y perçois un soupçon de fascination pour l’exotique, et sérieusement, nous ne sommes plus au 19e siècle pour se laisser aller à de tels penchants sans les « contrôler. » Dans l’absolu, les Japonais dans la rue ne sont ni plus ni moins fascinants que les Français ou les Allemands ou (insérer n’importe quelle autre nationalité ici). Donc la plupart du temps, je préfère garder cette fascination difficilement contrôlable et un peu honteuse pour moi et ne pas trop la répandre sur le blog.
L’autre raison, c’est que je trouve toujours moralement limite de prendre les gens en photo à leur insu, encore plus quand c’est pour faire atterrir le tout dans un blog.
Vous me direz, je pourrais leur demander. C’est vrai. Mais vous connaissez le truc, si la personne sait qu’elle est prise en photo, elle ne se comporte plus du tout naturellement. Et puis entre nous, j’aurais plus l’impression de passer pour un mec bizarre qu’autre chose à demander leur permission à des gens que je les prenne en photo avec mon petit automatique. Au moins ceux qui ont des gros appareils photos, peuvent vaguement se faire passer pour photographe.
Bref, prendre les gens en photo, surtout les Japonais, je ne le fais pas aussi souvent que je le voudrais.
Mais l’autre jour, durant le Hanami au Parc Ritsurin, j’avoue que je ne me suis pas privé. Le contexte était différent, je ne sais pas. Je suis sûr que moi aussi j’ai dû atterrir dans l’objectif de quelques personnes.
Voici donc quelques photos de personnes admirant les cerisiers au Parc Ritsurin la semaine dernière :
« Hanami » ça veut dire « regarder les fleurs » et pour certains ce ne sont pas des paroles en l’air.
Avant d’habiter à Takamatsu, à chaque fois que je visitais le Parc Ritsurin, je rêvais du moment où je vivrai ici et que je pourrai aller passer mes après-midis dans le jardin avec un livre. La vérité, c’est que cela ne m’est pas encore arrivé – mais il faut dire que le temps ne s’y prêtait guère – mais je ne désespère pas – même si j’aurai de moins en moins le temps de le faire.
Quand on dit « les Japonais ont un sens pratique exceptionnel », bien entendu, on oublie complètement dans le terme « Japonais » certaines jeunes femmes dont le nombre de neurones est en général proportionnel à la longueur de la jupe, et qui malgré leur expérience dans le domaine n’ont pas encore compris qu’on ne s’habille et surtout ne se chausse pas exactement pareil quand on va faire du shopping et quand on se balade dans un parc rempli de gravier, de cailloux, de chemins cahoteux et inégaux et j’en passe. Pour la petite histoire, c’est elle qui ralentissait toute la famille, même l’homme avec la poussette se débrouillait mieux qu’elle sur le chemin.
Si les cerisiers sont un des plaisirs temporaires du Ritsurin, nourrir les Koï par contre, est une activité qui se pratique toute l’année.
Il y a pire mois qu’avril pour se marier au Japon.
Gaijins! En fait, ce jour-là, je n’en ai jamais vu autant au Parc Ritsurin. Plus d’une vingtaine. Les vacances de Pâques en Europe et la fin de Spring Break aux États Unis doivent en être la raison.
J’adore cette photo pour des raisons qu’il n’est pas forcément nécessaire d’expliquer. J’aurais juste aimé qu’elle soit un peu plus réussie.
Je ne sais pas si elle cachait son visage à cause du soleil ou à cause de moi. Le soleil je pense.
Ce couple était vêtu (et maquillé) outrancièrement. Je crois que ça a à voir avec du théâtre populaire. Je pense qu’ils ont dû faire une représentation ou quelque chose du genre auparavant.
Un Hanami n’est pas vraiment un Hanami sans bâche bleue sous les cerisiers.
Voilà, c’est fini, à l’année prochaine…
Je veux parler de Hanami, bien entendu, moi je reviens très vite, peut-être même demain.
Mais bon, il me reste encore quelques photos de cerisiers, je les posterai ici ou là entre maintenant et avril 2013. 🙂
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Que veux-tu? Tes images sont belles à l’image de l’évènement!
Tu as bien fait de braver ta gêne…
Ainsi, participes-tu certainement à la prise de décision pour certains, d’y aller un jour vivre « ohanami » parmi les japonais, beauté incomparable au Japon!
Merci beaucoup de les avoir partagé avec nous.
« Tant et tant de choses
me reviennent à l’esprit –
fleurs de cerisiers! »
– Haïku de Bashō –
« samazama no
koto omoidasu
sakura kana »
De rien. 🙂
Je n’arrive jamais vraiment à être satisfait de mes photos. Surtout les couleurs en fait. Je pense que ça vient de mon appareil, et c’est peut-être « photoshopable » mais comme je suis loin de maîtriser ce type de logiciel. 🙁
Je suis d’accord avec toi, prendre des gens à leur insu, je n’aime pas réellement non plus, je veux dire que même moi je n’aime pas être photographié à mon insu.
Après il y à 2 raisons qui peuvent pousser à cela:
– retranscrire une scène
– garder le naturel des gens sur la photo (surtout au Japon où tu risquerais d’avoir beaucoup de peace sign si les gens savent que tu les prends en photos 🙂 ).
Mais ce qu’il est possible de faire, c’est prendre la photo et demander l’autorisation à la personne ensuite (un peu limite mais tout de même) lorsque l’on veut garder le caractère naturel de la photo.
En fait, demander a posteriori, est la « meilleure » des approches. Et en tout cas, l’approche légale en France (loi du droit à l’image et ce genre de choses).
ma preferee : le jeune homme en train de lire sous le cerisier … je m imagine volontiers a sa place 😉
je suis aussi assez genee de photographier les gens a leur insu, plus a l aise dans la foule. il m arrive souvent de demander au prealable,surtout s il s agit d enfants ou de ceremonies familiales … et je n ai jamais essuye un seul refus !
J’envie aussi beaucoup le jeune homme en train de lire. Je réfléchis de plus en plus à m’acheter un abonnement annuel pour le parc. J’ai juste peur de ne pas l’utiliser assez.
Je partage aussi ta réticence, même si, avec mon zoom, je m’y suis mis… Mais je ne fais pas dans le portrait ‘à mon sens), donc je me console en me disant que ceux qui finissent sur mon blog montrent le visage du Japon, et non des Japonais.
Et j’ai une fascination pour les gamins surtout…
En out cas belle balade!!
Disons que je me permets dans les situations qui sont « photogéniques » (Matsuri, Hanami, etc.)
Tiens, tu as changé de pseudo?
oui, c’est pas faute d’avoir fait de la com dessus, mais changer de pseudo au bout de 3 ans, ça risque de surprendre encore longtemps… Moi même suis encore en phase d’habituation… Mais je ne pouvais plus me permettre l’approximation des premières années, étant maintenant bien plus suivi par les japonisants, et étant moi même à un autre niveau…
Por revenir au sujet, effectivement, ce genre de moment facilite la chose. Je me souviens quand je vivais en France, je suivais le blog d’un excellent portraitiste, et aujourd’hui encore, je me demande comment il osait prendre ses clichés, dans les trains Tokyoïtes pour l’immense majorité.
Je t’avoue, j’ai pas trop suivi ton blog ces temps-ci (en fait ces temps-ci, j’ai pas trop suivi aucun blog, et il faut que je trouve une façon de remédier à ça).
Dans les trains tokyoites et ailleurs, j’ai parfois l’impression que certains bloggers (ou pas) n’ont simplement aucun scrupule à prendre des gens en photos, même dans des situations où « ça ne se fait pas » parce qu’ils savent qu’ils ne se prendre la main de personne dans la figure contrairement à d’autres pays. Mais peut-être que je me trompe.