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Kiyomizu-dera, le Temple de l’Eau Pure (16e jour – 3 juin 2010 – deuxième partie)

 

Après l’interview, nous arrivâmes donc à Kiyomizu-dera (清水寺), le « Temple de l’Eau Pure ».

Il ne s’agit pas exactement d’un temple, mais plutôt d’un complexe de temples bouddhistes indépendants (il y a même un temple shinto au milieu), c’est-à-dire qu’ils n’appartiennent à aucune branche particulière du bouddhisme. Fondé en 798, les bâtiments actuels datent de 1633. Ceux-ci – comme pas mal d’autres temples – ont la particularité d’être fabriqué sans aucun clou. Tous les éléments sont chevillés entre eux, si bien qu’il est possible de démonter les bâtiments puis de les remonter si nécessaire. Opération qui doit toutefois être difficile à Kiyomizu-dera car la plupart des bâtiments principaux sont construits à flanc de colline et reposent sur des centaines de piliers de bois.

 

Kiyomizu-dera
L’entrée

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

Souvent, les étudiants visitant Kyōto aiment s’habiller de façon traditionnelle.

 

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

Pour ceux qui se demandent ce que font les Hosts et les Hostesses la journée, et bien ils font des trucs comme les gens normaux, par exemple, ils visitent Kiyomizu-dera. À noter qu’ils ne laissent pas forcément indifférents sur leur passage. Enfin, surtout la fille…

Quelques dizaines de mètres plus loin, je surpris l’homme en train de parler de moi à sa compagne, lui disant certainement quelque chose du genre « C’est lui le Gaijin qui nous a pris en photo tout à l’heure. » Je n’ai toutefois pas compris s’il en était flatté ou au contraire s’il n’avait pas apprécié, son visage n’exprimant aucune émotion. Non, je ne tomberai pas dans le piège de penser que les Hosts et Hostesses sont des êtres incapables d’éprouver des émotions…

 

Kiyomizu-dera

 

La photo précédente est notable pour deux raisons. Tout d’abord vous y voyez une des pratiques préférées des élèves dans les temples bouddhistes : se pencher au dessus de l’encens qui brûle et envoyer la fumée vers sa tête à l’aide des mains. C’est parce que la fumée sacrée mise en contact avec la tête améliore la mémoire et facilite l’apprentissage.

L’autre chose notable ce sont les personnes présentes sur la photo : cinq collégiens ou lycéens et un homme plus âgé. Au début, je pensais tout bêtement qu’il s’agissait d’un professeur et de ses élèves, surtout qu’il leur expliquait pas mal de choses. Puis je me suis dit que quelque chose clochait, surtout quand j’ai commencé à voir ces petits groupes un peu partout : au Japon les classes c’est plutôt un professeur pour quarante élèves (en gros, j’ai pas les chiffres exacts), pas pour cinq élèves.

En fait, il s’agit de taxis-guides ! Justement parce que les effectifs des classes sont trop importants, il serait contre-productif de visiter de tels lieux en groupes de quarante : difficile de garder un tel groupe concentré le temps d’une visite, sans parler de la gêne imposée aux autres visiteurs (oui, les Japonais s’inquiètent de ce genre de choses). S’est donc développée cette pratique très intelligente à mes yeux : les classes sont divisées en groupes de quatre ou cinq élèves qui vont passer leur journée avec un guide qui est aussi chauffeur. Non seulement cela rend la visite plus pratique, mais surtout la communication entre le guide et les élèves est réelle et celle-ci rend la visite vraiment intéressante, les adolescents prenant une part active à celle-ci et ne se contentent pas d’écouter à moitié dans les meilleurs des cas. Et effectivement, tous les petits groupes que j’ai ainsi croisés au cours de ces deux journées semblaient passer des moments vraiment passionnants et dont ils garderont certainement de très bons souvenirs.

 

Comme mentionné au début de l’article, à Kiyomizu-dera, il y a aussi un temple Shinto. Il s’appelle Jishu-jinja et est dédié à Ōkuninushi, un Kami qui – entre autres choses – est dieu de l’amour et des rencontres amoureuses… Son « attraction » principale est constituée de deux pierres situées à 6 mètres l’une de l’autre. Si l’on marche, les yeux fermés, depuis une des deux pierres et qu’on arrive à l’autre, on trouvera l’amour. En théorie, c’est aussi simple que ça. En pratique, je suis sûr que c’est un piège, car vu le monde, si on commence à marcher les yeux fermés, on rencontrera surtout un autre touriste sur son chemin et on lui rentrera certainement dedans. Maintenant, vous me direz, il est bien des histoires d’amour qui ont débuté ainsi.

(malheureusement pas de photos de la chose, impossibilité de trouver un angle correct, à cause du nombre de personnes justement, heureusement, il y a wikipedia)

 

Kiyomizu-dera

Elle aussi est certainement venue pour trouver l’amour (mais apparemment, elle a trouvé un lièvre à la place)

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

Haraedo Okami
Vous lui faites une petite prière et non seulement il chasse le malheur de votre vie mais en plus, il vous apporte plein d’énergie. Il est comme ça Haraedo…

 

Jishu-jinja

 

Deux serpents sacrés (notez comment l’un à la bouche ouverte et l’autre la bouche fermée, exactement comme les chiens dans les temples Shinto et les Nio bouddhistes) et un étron doré tout aussi sacré. Je n’ai pu trouver ni explication instructive, ni anecdote amusante à leur sujet. Avouez que c’est bien dommage, donc si quelqu’un peut nous éclairer sur le sujet, ce serait avec plaisir.

 

Retour dans la partie bouddhiste du sanctuaire :

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

Ce « balcon » est l’un des plus célèbres du Japon, puisqu’il est même à l’origine de l’expression « se jeter de Kiyomizu-dera » un peu l’équivalent du « se jeter à l’eau » français. Car durant l’époque Edo, une pratique très prisée (?) était de se jeter de cet endroit. Si on survivait à la chute, on voyait son vœu exaucé. Vu comme cela, ça peut paraître un peu extrême, mais il faut garder à l’esprit que les chances de survie étaient de 85% environ (oui, oui on a des statistiques, il y aurait eu 234 sauts) la végétation dense en contrebas amortissant pas mal la chute. Une chute qui n’est en fait que de 13 mètres même si cela semble bien plus haut. Bref, à une époque où on se faisait seppuku pour un oui ou pour un non, c’est limite petit joueur cette histoire. Bien entendu, de nos jours, la pratique est prohibée, les moines ayant autre chose à faire que de ramasser les morceaux de ceux qui sont un peu trop optimistes. Et puis ça ferait fuir les touristes.

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

Otawa no Taki

La voila, la fameuse « eau pure » (kiyomizu) dont il est question depuis le début. Plus forte que l’eau de Lourdes, elle apporte à qui la boit : bonne santé, longévité et succès académique, chacun des trois filets apportant l’une de trois choses (je n’ai pas retenu dans quel ordre). Bien entendu, la queue était très longue pour pouvoir s’en approcher, je commence à me demander si les Japonais ne seraient pas un peu superstitieux.

 

Kiyomizu-dera

 

Kiyomizu-dera

 

La visite terminée, nous commençâmes à redescendre Matsubara-dori la rue principale pour accéder au sanctuaire, la rue par laquelle nous étions montés, mais la foule s’y massant la rendait de moins en moins praticable :

 

Matsubara-dori - Kyoto

 

Heureusement, nous eûmes bientôt l’occasion de bifurquer sur la droite, dans une rue non seulement beaucoup plus calme, mais aussi beaucoup plus belle aux échoppes vendant beaucoup moins de camelote pour touristes et beaucoup plus d’objets d’artisanat les plus charmants.

 

Kyoto - Higashiyama

 

Kyoto - Higashiyama

 

Kyoto - Higashiyama

 

 


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