Après cette petite promenade, nous sommes donc allés visiter Kodai-ji, un temple par forcément spectaculaire, mais extrêmement charmant de par le calme qu’il dégage et ses jardins parmi les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir.
Un peu d’histoire :
« Le temple Kodai, anciennement connu sous le nom de Kodaijusho-zenji est situé sur les montagnes d’Higashiyama dans l’est de Kyoto, juste au sud du Sanctuaire Yasaka.
Il fut fondé en 1605 par une noble du nom de Kita-no-Mandokoro en mémoire de son défunt mari Hideyoshi Toyotomi Hideyoshi (1536-1598). La construction de Kodai-ji fut financée par Ieyasu Tokugawa, ancien vassal de Hideyoshi et futur Shōgun. Le résultat fut un temple renommé pour son esthétisme et la finesse de sa construction. En 1624, Joeki Sanko, dirigeant de Kennin-ji fut nommé prêtre fondateur et encore aujourd’hui, Kodai-ji est l’un des plus grands et plus importants temples affiliés à Kennin-ji.
Kodai-ji fut ravagé par plusieurs incendies à partir de 1789 et il ne reste que cinq des bâtiments originaux : Otama-ya, Kaisan-do, Kangetsu-dai, Kasa-tei et Shigure-tei. Heureusement, ceux-ci sont en excellent état et ont tous été nommés « Propriété Culturelle Importante » par le gouvernement japonais. »
« Quant à Kita-no-Mandokoro (plus connue sous le nom de Nene), elle fut gratifiée du plus haut rang dans la noblesse par l’Empereur Go-Yōzei en 1588 et, en 1603, on lui attribua le nom honorifique de Kodai-in, dont le nom Kodai-ji est dérivé. Suivant la coutume d’alors parmi les femmes nobles, elle devint nonne bouddhiste après la mort de son mari et adopta le nom religieux de Kogetsu-ni. Elle mourut le 6 septembre 1624, à l’âge de 76 ans. »
Ah, parce que vous croyiez qu’elle pousse naturellement la mousse dans tous ces jardins ?
Iho-An (遺芳庵)
La Loge de la Fragrance Persistante
« Le Iho-an était la maison de cérémonie du thé préférée de Shoeki Haiya, un riche marchand, et de Yoshino-dayu, une danseuse renommée à la fois pour son talent et pour sa beauté et qui devint plus tard son épouse. Ce bâtiment, ainsi que l’autre maison de thé, l’Onigawara-seki (NdT : située en face, de l’autre côté du chemin) sont représentatives de l’architecture des maisons de thé du temple. »
Le Kaisan-dō vu depuis le Sho-in (書院 – la salle de lecture)
Jardin zen du Hōjō (方丈 – la chambre du maître du temple)
Kaisan-dō (開山堂)
La Salle du Fondateur
« Le Kaisan-dō est dédié à la mémoire du prêtre fondateur de Kodai-ji, Joeki Sanko, qui est aussi le 195e abbé de Kennin-ji. Sa statue est sur une plateforme au fond du bâtiment. Les deux statues de chaque côté des marches sont celles de Iesada Konishita et Unsho-in, respectivement le frère aîné de Kitao-no-Mandokoro et l’épouse de celui-ci.
La grande partie extérieure du Kaisan-dō est connue sous le nom de Rai-dō (la Salle de Prières). Le plafond de la partie avant du bâtiment faisant à l’origine partie du navire privé de Hideyoshi Toyotomi, le plafond coloré au centre a été bâti à partir d’éléments appartenant au carrosse de Kita-no-Mandokoro. »
Garyūrō (臥龍廊)
Le Corridor du Dragon Incliné
« Le nom de ce corridor menant du Kaisan-dō à l’Otama-ya provient de sa ressemblance avec le dos d’un dragon couché »
Le Hōjō vu depuis le Kaisan-dō
Le Garyūrō au départ du Kaisan-dō (à gauche)
« Cette salle spéciale est dédiée à Hideyoshi Toyotomi et à Kita-no-Mandokoro. Leurs statues de bois peuvent être vues sur un autel au fond de la salle. L’autel et l’estrade sur laquelle il repose sont décorés de laques appliquées par une technique spéciale incorporant l’or. Connue sous le nom de laque maki-e de Kodai-ji, il s’agit de la technique de laque la plus belle de la Période Momoyama. »
Malheureusement, il était interdit de prendre des photos dans le Otama-ya, mais voici quelques scans de ce dont il est question ici :
Maki-e
(je ne suis pas sûr de l’emplacement exact de ces laques, peut-être proviennent-elles de Otama-ya, peut-être s’agit-il d’un autre bâtiment du Temple)
Garyūrō vu d’en haut depuis l’Otama-ya.
« Ces deux maisons de thé ont été conçues par Sen-no-Rikyu, un célèbre maître de thé du 16e siècle. Elles furent construites au Château Fushimi, dans le sud de Kyoto, puis furent déplacées à leur emplacement actuel quelque temps plus tard. La Kasa-tei, autrefois connue sous le nom de Ankan-kutsu, est aujourd’hui nommée ainsi du fait de l’architecture unique de son plafond, dans lequel les bambous et les poutres s’entrelacent en rayons d’une manière remarquablement similaire à un parapluie traditionnel japonais (NdT : Kasa signifie Parapluie en japonais). Les deux maisons de thé sont connectées par un corridor extérieur. »
Pour une raison qui reste obscure, j’ai décidé de prendre une photo du plafond de Shigure-tei et pas de celui de Kasa-tei !
Mais heureusement, j’ai un scan (du dépliant) d’une photo du plafond de Kasa-tei !
« Le jardin a été redessiné par un célèbre architecte-paysagiste de l’époque, Ensyu Kobori (1579-1647) à partir d’un jardin plus ancien sur le même site. Célèbre pour son excellent positionnement de pierres, il est l’un des plus beaux jardins de l’époque. Dans la section septentrionale de la mare, on trouve un petit îlot en forme de tortue et dans la section méridionale, un groupement de pierres représentant une grue. Ce jardin a été nommé ‘Lieu d’Importance Historique et Paysage Exceptionnel’ par le gouvernement japonais ».
Je terminerai en disant que ce temple reste l’un de mes préférés, je ne peux que vous le conseiller plus que chaudement. De plus, sa visite et celle de Tenryū-ji m’a fait comprendre la différence entre le bouddhisme zen et le bouddhisme plus traditionnel, ne serait-ce que dans l’architecture et surtout les pratiques (le zen étant surtout basé sur les pratiques si j’ai bien tout compris, le tout si loin des sens abusifs que l’on donne au terme dans nos contrées).
View 3 juin 2010 – Kyōto in a larger map
(sources : dépliant en anglais donné à l’entrée de Kodai-ji et traduit par mes soins)
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