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Kyōto By Night (15e jour – 2 juin 2010 – dernière partie)

 

De retour d’Arashiyama, c’est une fois de plus à la gare de Kyōto que nous sommes arrivés. Nous avons retrouvé nos valises après avoir fait un petit tour dans cette gare ultramoderne et en passe de devenir elle aussi un « monument incontournable » de Kyōto.

 

Gare de Kyoto

 

De là, nous avons pris le métro vers notre hôtel. Cela peut paraitre banal, voire même amusant aux yeux de quelqu’un étant habitué aux grandes villes japonaises, mais les métros japonais – celui de Kyōto étant très similaire à celui d’Osaka – sont incroyables d’efficacité, de propreté, de rapidité et tout ce que n’est pas le métro parisien. Ils m’ont presque réconcilié avec l’acte de prendre le métro (je dis presque, parce que je sais très bien qu’aux heures de pointe, cet univers est tout autre).

L’hôtel, le Court Hotel était un hôtel bien sympathique, mais à propos duquel je n’ai finalement pas grand-chose à dire n’y ayant passé que très peu de temps : nous y rentrions tard et très fatigués le soir et le quittions assez tôt le matin. À noter la présence du Japan Times dans le lobby – peut-être chose commune en fait, c’est le seul hôtel de mon périple où j’ai fait attention aux journaux disponibles dans le lobby – détail notable, puisque ce fut la seule fois où je pus lire les nouvelles sur du papier et pas un écran d’ordinateur.

Le soir venu, nous décidâmes de nous aventurer jusqu’à Ponto-chō en passant par Shijo-dori et les rues alentours.

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a une véritable vie nocturne dans Kyōto. La mauvaise nouvelle, c’est que contrairement à Hiroshima et son atmosphère presque méditerranéenne, cette vie nocturne Kyōtoïte me semble être assez imperméable aux étrangers, et pourtant des étrangers en goguette, il n’en manquait pas, j’avais l’impression qu’il y en avait presqu’autant que des Japonais dans les grandes rues. Ceci peut peut-être s’expliquer par le fait que les touristes japonais – s’ils sont comme à Paris – ne s’aventurent pas hors de leur hôtel la nuit tombée – les rues se retrouvent alors peuplées seulement de la population locale et des touristes étrangers.

Mais là où ces derniers, comme nous en fait, se contentaient de marcher dans les rues sans trop de but apparent, la faune locale, elle, semblait très occupée, comme si sortir le soir était une activité très sérieuse et avec laquelle on ne badine pas. Un truc qui m’a assez surpris, c’est que la jeunesse Kyōtoïte à l’air de se prendre un peu trop au sérieux et de se la péter un peu beaucoup quand même. Elle s’habille de façon que l’on peut considérer assez kitsch, genre trop lookée, avec des fringues trop de marque, trop chères, trop m’as-tu-vu et finalement pas belles du tout et assez uniformisantes. Et chacun de marcher dans les rues, pressés vers leurs destinations, mais sans vraiment sembler s’amuser en route, comme si le but était avant tout de se montrer, l’amusement étant secondaire.

Étrangement, alors que d’habitude, que ce soit en France, au Japon ou ailleurs, c’est plutôt au look des femmes que je m’intéresse – tout simplement parce que j’ai plus tendance à les regarder que les mecs dans la rues 🙂 – à Kyōto, c’est vraiment les looks masculins qui m’ont marqué : pantalons très serrés, petits vestons tout aussi serrés et chaussures à bouts bien trop longs et bien trop pointus. Et je ne parle pas que des Hosts. Car ces derniers étaient omniprésents dans les rues aux alentours de Ponto-chō, en particulier Kiyamachi-dori, une rue longeant un petit canal et qui serait des plus charmantes si ses bâtiments n’étaient pas pratiquement tous Host et Hostess Clubs et si elle n’était pas envahie par la faune correspondante où l’on ne sait plus qui est le client et qui est le rabatteur tellement tout le monde se ressemble et donne au quartier une ambiance particulièrement glauque, comme si le bling bling des night-clubs des Champs-Elysées avait fusionné avec une rue à bordels des quartiers chauds de Bangkok.

À noter aussi dans le quartier :

Nishiki-tenmangu, un petit sanctuaire Shintō en plein centre-ville, dont l’entrée se situe dans une rue à arcades et qui semble accessible à toute heure du jour et de la nuit (n’est-ce finalement pas le cas de tous les sanctuaires Shintō ?).

 

 

Omamori Hello Kitty à Nishiki-tenmangu à Kyoto

On y vendait de bien drôles d’omamori (ou comment après Anpanman, c’est Hello Kitty qui est aussi entrée au panthéon Shintō, si tant est que l’on puisse parler de Panthéon Shintō)

 

Nous avons mangé des Ramen, mais des Ramen dans le style de Kyūshū (dont le bouillon au porc et au sésame, est plus sombre, plus gras et à un goût plus fort que le Ramen standard) qui étaient bien bons, même si à l’heure où nous avons mangé, j’aurais trouvé n’importe quel aliment « bien bon ».

 

TGI Friday à Kyoto

Vision d’horreur sur Sanjo-dori

 

Ponto-chō en soi est un réseau de minuscules ruelles coincées entre Kiyamachi-dori et la Kamogawa (à moins que le quartier ne soit plus grand que je ne l’imagine) et où l’on trouve (difficilement s’ils ne donnent pas sur la ruelle principale) toute une série de restaurants plus ou moins classes (plus en ce qui concerne ceux donnant sur la rivière, moins pour ceux qui se trouvent près des host-clubs), de salons de thé et autres lieux plus ou moins touristiques. Je dirais en fait que c’est un lieu extrêmement touristique, mais dont les établissements publics sont réservés aux touristes fortunés. Quoique, je dis ça parce que nous avons fait ce voyage avec un budget limité ; si je ne m’abuse, on pouvait manger pour moins de 50 € par personne dans les restaurants donnant sur la Kamogawa, certes pas bon marché, mais loin d’être hors de prix.

 

La ruelle « principale » de Ponto-chō

 

Dans Ponto-cho

 

La Kamogawa – la rivière au canards – lieu de promenade des amoureux et des jeunes, dont l’ambiance des quais me rappela quelque peu les quais de la Garonne à Toulouse à la même saison par beau temps, les terrasses sur pilotis des restaurants en plus. Pour les Parisiens, je suppose que l’équivalent le plus proche serait le Pont des Arts.

J’aperçus aussi, au détour d’une ruelle, une Maiko, accompagnée de sa « mère supérieure », l’espace de quelques secondes. Ponto-chō est aussi un Hanamachi. Vision fugitive et presque irréelle qui me donna soudain l’impression d’avoir mis un pied dans ce Japon fantasmatique mais au bout du compte un peu réel. Malheureusement pas le temps de prendre de photo, je me devais donc de bien garder en mémoire cette brève apparition, elle ne se renouvellerait pas de si tôt (croyais-je)…

 

Sur le chemin du retour, je vis aussi mes premiers Yakusas, en tout cas, mes premiers Yakusas ayant l’air de Yakusas : une grosse BMW blanche aux gentes chromées garée en double file sur Shijo-dori, deux hommes, costume blanc pour l’un, un peu plus sombre pour l’autre, les deux ayant les cheveux crêpés, gardant la voiture et attendant leurs « collègues » entrés dans un bâtiment pour des raisons qu’il ne vaut mieux pas connaître. Là non plus pas de photo, vous comprendrez aisément pourquoi.

Rentrés à l’hôtel, je dois avouer que cette petit incursion dans le Kyōto nocturne me laissa un drôle d’arrière-goût, certainement parce que l’atmosphère contrastait tellement avec l’image que cette ville donne le jour, je ne sais pas…

 

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2 commentaires sur “Kyōto By Night (15e jour – 2 juin 2010 – dernière partie)”

  1. "Un truc qui m’a assez surpris, c’est que la jeunesse Kyōtoïte à l'air de se prendre un peu trop au sérieux et de se la pêter un peu beaucoup quand même."

    Les filles de Kyoto ont la réputation d'être très très dures (presque effrayantes), de ne pas se laisser marcher sur les pieds et d'avoir un certain sens de la répartie. Nous en avons rencontré une l'année dernière qui nous l'a confirmé et nous a fait des "démonstrations" : comment on répond au téléphone à un mec, comment on l'envoie chier..
    c'était très drôle et ça a impressionné la gente masculine présente !

  2. Ouhla, ça fait peur…
    Mais il est clair que j'ai eu en permanence l'impression d'une sale ambiance dans les rues, le soir. Ca m'a fait sacrément drôle au lendemain d'Hiroshima.

    C'est dommage, parce qu'au niveau "urbanisme", "quartiers" tout ça, Kyoto, c'est vraiment la ville que j'ai préférée, mais au niveau ambiance, gens sympa ou non c'est une toute autre histoire (quoique en journée et dès qu'on s'éloignait des coins touristiques, les gens étaient sympas quand même).

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