C’est fourbus que nous revînmes de Shibuya, mais il restait encore une étape à cette journée avant d’aller nous effondrer dans notre chambre d’hôtel. En effet, il était hors de question de ne pas aller faire un tour au Matsuri du quartier que se tenait ce soir-là, vous savez, celui dont nous avions croisé le départ du Mikoshi le matin même.
Il s’agissait en fait du Matsuri du Suga-jinja et c’était donc mon premier Matsuri.
Comme vous le savez peut-être déjà un Matsuri peut être divisé en deux parties.
Tout d’abord, il y a tout ce qui est « officiel » et religieux : la bénédiction du Mikoshi, la parade dans les rues du quartier, l’arrivée du Mikoshi au sanctuaire ; et puis, car au Japon le profane n’est jamais très loin du sacré, il y a la partie officieuse et festive, la raison pour laquelle tous les Japonais ou presque, quels que soient leur âge, classe sociale, style de vie raffolent des Matsuri : le côté kermesse.
Et j’avoue que je ne saurais dire si c’est parce que c’est nouveau et très exotique pour moi, mais j’ai trouvé la chose plus que plaisante (alors que les fêtes de village et les kermesses en France, j’ai un peu la sensation d’avoir passé l’âge de les apprécier, sensation confirmée les rares fois où j’ai eu l’occasion de me rendre à l’une d’entre elles ces dernières années). Au début, étant étranger, non seulement au pays mais aussi au quartier, j’avais un peu la sensation d’être un cheveu sur la soupe, je m’attendais à des regards plus ou moins désapprobateurs de la part des locaux quant à mon intrusion, surtout qu’ils donnaient l’impression de tous se connaître. Mais rien de tout cela. Après tout c’est Tokyo, les Gaijin, ils sont habitués à en voir, cela ne leur fait ni chaud ni froid. D’ailleurs, il y avait même une famille de Français prenant part à la fête. Le père portait même une veste du Yukata du quartier, je les suspecte bien entendu d’y résider. J’ai hésité à aller discuter avec eux, par curiosité. Je suis sûr que cela se serait très bien passé, mais je ne sais pas, j’ai hésité un peu trop longtemps, et l’occasion fut passée de le faire. Mais quoiqu’il en soit, les Matsuri c’est ouvert à tout le monde, pas besoin de faire partie du quartier pour en profiter.
Sinon qu’y trouve-t-on donc à cette fête ?
Surtout des stands de nourriture, des Okonomiyaki, divers fruits de mer grillés (dont des seiches entières, miam…) et tout un tas d’autres plats, des jeux pour les enfants, des danses traditionnelles, bref, une tranche de vie japonaise à ne surtout pas louper si vous visiter le pays et qu’un Matsuri se déroule près de là où vous êtes.
Je terminerai en soulignant l’atmosphère extrêmement conviviale de la chose. Nous étions en plein Tokyo et pourtant on se croyait vraiment dans un village de pas plus de 2000 habitants, je ne sais pas si c’est de la cas de tous les petits Matsuri dans les grandes villes, mais j’y vois une fois de plus la gentillesse japonaise à l’œuvre (imaginez une telle chose à Paris : impossible).
Voici quelques photos plus ou moins ratées en attendant les vidéos qui ne tarderont pas :
Un homme faisant une démonstration d’une danse traditionnelle ressemblant fort à une danse de Geisha, et ce n’est pas impossible car saviez-vous que les toutes premières Geishas étaient en fait des hommes ? Ce n’est qu’un peu plus tard que ce métier est devenu d’abord mixte, puis réservé aux femmes.
(j’ai appris ça récemment, étonnant non ?)
(j’ai appris ça récemment, étonnant non ?)
Les « notables » (ou plus probablement les organisateurs) se préparant à l’arrivée du Mikoshi…
…que voici et ce ne fut pas chose aisée comme vous le verrez bientôt dans une vidéo à venir.
Bye bye Suga-jinja et merci pour cette expérience inoubliable.
View 6 juin 2010 – Tokyo in a larger map
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