L’automne arrive à grand pas, et c’est une bonne nouvelle dans mon coin de Japon. Tout d’abord, c’est la période de l’année où la météo est en général la plus clémente ; du beau temps presque tous les jours (sauf si un typhon décide de faire des siennes) et des températures tournant autour de 20-25 degrés. Et puis dans la Préfecture de Kagawa, c’est aussi la saison des matsuri : la majorité d’entre eux coïncidant avec la période des moissons.
Et parmi eux, la matsuri d’automne d’Ogijima !
Le matsuri principal d’Ogijima est début août, une année sur deux, mais le premier week-end d’octobre se déroule un matsuri de moindre envergure mais tout aussi plaisant, voire plus.
Ce matsuri avait bien failli disparaître, car ce qui le caractérise, c’est une danse du lion ou shishi-mai (prononcez « shishimaille »), typique de la région (on en trouve partout dans le Japon – je pense – mais du côté de la Mer de Seto, c’est une tradition très fréquente et très ancienne. Or, cette danse est assez physique et requiert des personnes jeunes et en bonne santé pour la pratiquer. Comme vous le savez, jusqu’à récemment, c’était chose rare sur Ogijima. Pour vous donner une idée, dans certains matsuri de la région (y compris celui de Megijima) il n’y a plus personne d’assez jeune et connaissant la danse, et les organisateurs des matsuri sont obligés d’engager des danseurs professionnels venant d’ailleurs pour l’occasion.
Mais comme vous le savez aussi, depuis quatre ans le nombre de nouveaux arrivants ne cesse d’augmenter sur l’île et cette dernière est en train de recevoir le sang neuf dont elle avait besoin.
Et parmi tous les projets de revitalisation sur l’île, il y en a un dont le but est de faire perdurer le shishi-mai local. Donc, la plupart des nouveaux arrivants ont rejoint le comité d’organisation des matsuri, en sont même devenus les leaders, et une des choses que la plupart ont appris (y compris et surtout les enfants) c’est la danse du lion.
L’an dernier, le 2 octobre, s’est donc déroulé un matsuri d’automne, et j’y étais. Étrangement c’était la première fois que je m’y rendais, mais ce n’est surement pas la dernière fois. Voici quelques photos et une vidéo de la chose.
Comme vous pouvez le voir, presque tous les participants sont relativement jeunes et c’est un matsuri très intimiste (les habitants de l’île, leur famille et leurs amis en gros).
Si vous regardez la photo de groupe à la fin, notez que pratiquement personne n’habitait sur l’île il y a quatre ans, une certain nombre ne la connaissait même pas. Et aujourd’hui, ils forment une communauté très soudée, le futur d’Ogijima.
Après cette première partie au Sanctuaire de Toyotamahime, le matsuri n’était pas terminé, puisque les participants se sont alors dirigés vers Onba Factory pour un shishi-mai presque privé. Pourquoi donc ? C’est simple, ce matsuri de l’an dernier signalait vraiment le renouveau du shishi-mai sur Ogijima parce que les lions étaient flambants neufs et utilisés pour la première fois. Les anciens étaient très vieux et pas en bon état, alors Yoshifumi Oshima a pris sur lui d’en fabriquer de nouveaux (et d’apprendre comment faire par la même occasion). Alors, en remerciement, il était l’invité (et participant) d’honneur du matsuri qui s’est donc terminé chez lui.
La jeune femme posant avec Oshima-san et Chii-san sur la troisième photo a elle aussi aidé à faire la tête de lion, plus précisément leurs « cheveux. »
Les plus observateurs m’auront reconnu dans la photo de groupe, en effet, dans cette partie moins formelle et moins officielle du matsuri, je fus invité à passer sous la tête du lion et à le faire vivre quelques minutes. Je ne crois pas qu’il existe de vidéo de ma prestation et c’est tant mieux, même si ce fut à la fois un grand honneur et très amusant, ne sachant absolument pas ce que je faisais, je crains que le résultat n’ait pas été très probant. 🙂
Je ne connais pas encore la date exacte du matsuri de cette année (les habitants n’en font pas vraiment la pub en dehors de l’île et je ne m’y suis pas encore rendu depuis mon retour de France), mais je suspecte qu’il s’agit du 1er octobre ou bien du 8. Si vous êtes dans le coin pour ces dates-là, ne le ratez pas, ce sera une occasion de vous approcher au plus près de la culture traditionnelle japonaise.
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Reportage sympa et jolies photos ! Vivement l’édition 2017 !
Oui, j’espère que je pourrai y aller. Si c’est samedi prochain, c’est fichu, c’est la « Fête du Sport » à l’école de ma fille. Si c’est dimanche, normalement, j’y serai. Et normalement, je vais sur Ogijima demain aussi. 🙂