La saison des matsuri d’automne a démarré ce week-end sur Shikoku (et je présuppose ailleurs au Japon). Pendant le mois d’octobre, une bonne partie des sanctuaires de la région célèbreront un matsuri pour coïncider avec le moment des récoltes du riz.
Et parmi les évènements à ne pas rater en octobre dans la région, il y a les matsuri de Shodoshima. Voyez-vous Shodoshima n’est pas réputée seulement pour ses olives, sa sauce de soja et ses somen, mais aussi pour ses matsuri. Chaque année, au mois d’octobre (entre le 11 et le 21) ce ne sont pas moins de huit matsuri qui se succèdent aux quatre coins de l’île (ainsi que sur Teshima qui dépend administrativement parlant de Shodoshima). Certains sont de taille assez modeste, mais d’autres attirent des visiteurs de toute la région et mettent à contribution toute la population ou presque.
Je vais aujourd’hui vous parler du Matsuri d’Uchinomi qui se déroule tous les 15 octobre, dans les villages d’Uchinomi et Umaki (et Yasuda ? J’ai toujours du mal à comprendre la différence entre Uchinomi et Yasuda). C’est un des plus gros matsuri de l’île (les rues des villages sont désertes dès que l’on s’éloigne un peu des festivités) et il regroupe une grosse dizaine (je ne me souviens plus du nombre exact) de taikodai qui se regroupent au centre du village dans l’après-midi, là où quelques heures plus tôt, les démonstrations de Nobori-sashi (la « spécialité » de ce matsuri) s’étaient déroulées.
Ah oui, si vous vous demandez, un taikodai, c’est une grande structure portée à bout de bras par un certain nombre d’hommes. En son centre, un ou plusieurs tambours (taiko en japonais), ils sont un des éléments essentiels de nombreux matsuri de la région. Pour avoir une idée plus claire de ce dont il s’agit, il vous suffira de regarder les photos et vidéos suivantes, ils sont au centre de la plupart d’entre elles.
À Umaki, c’est pause-déjeuner avant l’arrivée sur l’esplanade devant Tamaki-jinja à Yasuda.
Les choses sérieuses vont commencer.
(vous avez compris ce qu’est un taikodai maintenant)
La foule est de plus en plus nombreuse et les taikodai se fraient littéralement un chemin au milieu des gens. Mais bon, ils n’ont pas vraiment de mal à le faire vue leur taille imposante.
Dernière cigarette avant de reprendre les choses sérieuses.
Des ados ayant l’air de s’en ficher, alors que si elles sont là elles aussi,
c’est que bien entendu ça les intéresse…
En fait, c’est une des choses que j’aime le plus dans les matsuri. Ils rassemblent vraiment toutes les tranches d’âge, toutes les classes sociales. C’est vraiment la fête de tout le monde. Je n’ai pas l’impression qu’on ait vraiment un équivalent en France où les choses sont bien plus segmentées.
Petite pause après l’effort (en parce qu’il y a un embouteillage de taikodai).
Quel effort ?
Voyez plutôt (dans cet article, les vidéos sont plus longues que ce à quoi je vous ai habitué, mais si vous voulez vous faire une idée de l’ambiance qui règne, je vous conseille de les regarder jusqu’au bout):
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Batteur de tambour dans un taikodai, une place enviée parmi les enfants de Shodoshima (l’un de mes élèves de 4e est originaire d’Uchinomi et fut plusieurs fois à la place de ces jeunes garçons il y a quelques années, il n’en est pas peu fier).
(comme d’habitude avec les galeries de photos, cliquez sur celles-ci pour les voir en grand)
Cet homme n’a l’air de rien comme ça, plutôt maigre, plutôt moche, mais il avait une présence et une autorité hors du commun. Un vrai meneur d’hommes, comme s’il faisait ça (diriger ces bateaux ivres que sont presque les taikodai) tous les jours.
Oui, bon, les matsuri, c’est bien beau, mais il y a des choses bien plus importantes à faire en ce jour béni sans école, comme s’échanger des cartes à collectionner.
Ou plutôt : les matsuri, c’est pas que des traditions remontant à la nuit des temps, c’est aussi un moment important d’amusement et de socialisation.
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Ce n’est pas parce qu’un matsuri est quelque chose de très important et de traditionnel (sans oublier religieux, du moins religieux « à la japonaise ») qu’il faille se prendre au sérieux pour autant.
Mais vous le saviez peut-être déjà : soit parce que vous y avez déjà pris part, soit parce que vous avez déjà lu mes anciens articles sur le sujet, ou encore parce que vous aviez remarqué la perruque « afro » quelques photos plus haut.
Si vous vous demandiez où étaient les mikoshi (les sanctuaires portatifs, cœur d’un matsuri), ils attendaient que tout le monde soit passé pour faire leur apparition, c’est tout.
Après les cours, les lycéen(ne)s se précipitent sur place pour ne pas manquer les derniers instants du matsuri.
Voila, si ça vous a mis l’eau à la bouche, marquez la date sur vos calendriers : le 15 octobre (de cette année, ou de toutes les autres aussi), c’est la date du Matsuri d’Uchinomi sur Shodoshima.
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