Aujourd’hui, je vais vous parler d’art contemporain dans la Préfecture de Kagawa sans vous parler d’Art Setouchi ou de la Setouchi Triennale. Étonnant non ?
En effet, la petite ville de Marugame possède un Musée d’Art Contemporain assez connu dans la région. Il s’agit du MIMOCA – de son vrai nom – Marugame Genichiro-Inokuma Museum of Contemporary Art. Il a aussi un nom officiel en japonais, mais je serai bien incapable de le lire : 丸亀市猪熊弦一郎現代美術館 et puis surtout, MIMOCA c’est son acronyme officiel, donc, c’est ainsi que nous allons l’appeler.
Le MIMOCA a été ouvert en 1991 quand l’artiste Genichiro Inokuma, natif de Kagawa, a fait don de l’essentiel de ses œuvres à la ville de Marugame, où il avait grandi. Le but premier du musée, conçu par l’architecte Yoshio Taniguchi, est donc d’héberger les œuvres d’Inokuma, qui sont présentées à tour de rôle (j’ai lu le chiffre de 20,000 œuvres, il me semble toutefois assez gros)
Le musée héberge aussi tout au long de l’années des expositions temporaires (j’avais raté celle sur Shinro Ohtake durant la Triennale).
En ce moment (et pour quatre jours encore) se déroule une exposition des plus intéressantes basée sur l’aspect ludique de l’art.
Elle s’appelle Playmaking et expose des œuvres de Misaki Kawai, Ryota Kuwakubo, Tsuyoshi Ozawa et Tetsuya Umeda. Ce fut une visite effectivement très ludique et qui sert à nous rappeler que l’art contemporain n’est pas obligatoirement un truc pompeux et abscons, voire une fumisterie (j’avoue que je comprends que vous pensiez ceci si votre expérience de l’art contemporain se limite à ce que l’on trouve en France, malheureusement).
Visite guidée :
Pour vous rendre au MIMOCA, rien de plus facile, c’est tout de suite sur votre droite en sortant de la gare. Vous ne pouvez pas le rater (oui bon, sortez par le devant de la gare, pas l’arrière).
L’extérieur (et le bâtiment en lui-même comme bien souvent au Japon) sont vraiment intéressants .
Au rez de chaussée, de suite en entrant, les créatures géométriques poilues de Misaki Kawai.
Vous allez vite remarquer que les œuvres de cette exposition sont interactives (ben en même temps c’est normal pour quelque chose qui se veut ludique).
Mon assistante vous fait la première démonstration :
J’ai de suite pensé à un puli.
Au premier étage quelques oeuvres de Genichiro Inokuma intitulées : Orderly City − Livery Nature.
Au deuxième étage, le reste de l’exposition Playmaking :
Les chiens (oui, on m’informe qu’il s’agit bien de chiens) de Misaki Kawai prennent soudain une autre dimension !
Une fois de plus, mon assistante nous fait une démonstration :
Il y aussi des vêtements improbables que l’on peut essayer :
Avec la collaboration de quelques visiteuses qui ont fait office de mannequins pour l’occasion.
Derrière le chien géant rose, une installation qui se révéla être le truc le plus amusant que j’ai fait depuis un moment : « Everyone likes someone as you like someone » de Tsuyoshi Ozawa (du Group 1965).
Qu’est-ce donc ? Un gros cône recouvert de coussins avec un tunnel au milieu !
Bon, le tunnel est un tunnel, rien de bien incroyable :
Mais le cône est… ce que vous voulez… mais surtout un truc à escalader couplé d’un toboggan en coussins sur lequel j’aurais pu facilement passer l’après-midi :
J’avais pas dû faire de toboggan depuis plus de vingt ans, et en faire sur des coussins, avec sa fille, dans un musée…. Priceless !
Les enfants étaient aussi invités à dessiner une personne qu’ils aimaient :
La contribution de Hana :
Oui bon, seul le dessin de droite est d’elle, celui de gauche, c’est sa mère qui l’a fait.
Il n’était pas vraiment possible de photographier les œuvres de Tetsuya Umeda et Ryota Kuwakubo et d’obtenir un résultat probant (oui bon, un pro aurait peut-être pu le faire, je ne suis pas un pro). Mais pour vous donner une idée, voici une vidéo de « The Tenth Sentiment » de Kuwakubo. Quant à l’installation de Tetsuya Umeda, je ne trouve rien qui y ressemble sur le web, mais cliquez sur son nom pour accéder à son site et voir quelques uns de ses travaux.
Voila, j’ai essayé une fois de plus de vous montrer que l’art contemporain n’est ni prétentieux, ni chiant (surtout quand ça se passe loin de Paris), et quand en plus ça se passe à Kagawa, il y a tout plein d’autres bons côtés qui lui sont associés.
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A part cette espèce d’escargot d’ou sort des pointes en métal, tu vas presque arriver à me convaincre!
J’ai vu aussi que tu insistais sur la différence entre la France et le Japon en matière d’art contemporain et cela m’a rappelé un échange que nous avons eu récemment autour d’une citrouille rouge.
Toutefois cela fait un peu loin pour me rendre à cette expo! Heureusement que tu es la pour nous en faire profiter.
Oui, j’ai rajouté les quelques lignes sur la comparaison avec l’art contemporain en France en écho à notre discussion sur l’autre post. 🙂