Nous sommes sortis de la visite du Parc de la Paix et du Musée de la Paix à Hiroshima emplis de gravité, nous nous devions de faire quelque chose de plus plaisant dans l’après-midi. Ça tombait bien, nous avions prévu de nous rendre à Miyajima ! Nous allâmes d’abord à la gare de Yokogawa qui est plus éloignée du Parc de la Paix que je ne le pensais – ou alors c’est la chaleur et la faim qui nous la firent paraître plus loin – un conseil, prenez le tramway pour y aller, à pied, c’est pas forcément une bonne idée. Et ne pouvant attendre d’être à Miyajima pour déjeuner (il était déjà bientôt 14 heures) nous trouvâmes un petit restaurant de Ramen près de la gare, j’aurais envie de dire « comme on en voit dans les films » sauf qu’au Japon, ils sont choses assez commune pour qui sait les trouver et n’a pas peur d’y entrer. Il s’agissait de ce genre de petit restaurant sans table, juste un comptoir avec quelques chaises, où y mangent rapidement essentiellement des habitués et où les plats sont préparés devant vous par une vielle femme – certainement la patronne – qui a dépassé l’âge de la retraite depuis longtemps et une autre, beaucoup plus jeune mais dont le maquillage un peu trop rouge ne parvient pas à cacher les années de dur labeur qui ont trop rapidement fait vieillir son corps et fait envoler des espoirs de vie plus facile. Oui, je sais, c’est très cliché, mais le fait est que ce restaurant était très cliché. Néanmoins, ces deux femmes étaient adorables, presque flattées qu’un Français vienne dans leur établissement pour manger leur Ramen, certes un peu gras, mais délicieux et vous remplissant bien la panse jusqu’à bien plus tard dans la journée.
Le repas à peine terminé, nous sautâmes dans le train de banlieue – terme oh combien connoté en France, mais ici, il n’en est rien, c’est juste un train comme les autres au Japon, c’est-à-dire propre, calme, sûr, plaisant et à l’heure – pour nous rendre à la gare de Miyaguchi qui se trouve à quelques centaines de mètres du petit port où une petite dizaine de bateaux de deux compagnies font constamment la navette entre le « continent » et l’île de Miyajima (de son vrai nom Itsukushima)
Nous avons bien évidemment visité le Sanctuaire d’Itsukushima en premier lieu, mais pour nous y rendre nous devions passer par une rue, qui serait superbe si elle n’était pas littéralement envahie de magasins pour touristes. Si les temples et sanctuaires de l’île sont parmi les endroits les plus magnifiques du Japon, le quartier de la ville situé entre les embarcadères et Itsukushima-jinja me fait quand même un peu trop penser aux pires quartiers touristiques de France, que ce soit les abords de Notre-Dame, du Sacré-Cœur ou du Mont-St-Michel. D’ailleurs, puisqu’il est question de Mont-St-Michel, quelle ne fut pas ma surprise de voir, à 10000 km de la France et deux ans plus tard, ce poster – un peu jauni par le soleil – dans la vitrine de ce qui me semblait être un syndicat d’initiative.
Mais ne boudons pas notre plaisir, malgré ce côté trop touristique, Itsukushima-jinja est l’un des lieux les plus magiques au monde. Ce sanctuaire, datant du 12e siècle mais dont les origines remontent au 6e siècle, est entièrement construit sur pilotis parce que si j’ai bien compris, dans le temps, l’île entière étant sacrée, il en était interdit aux visiteurs d’en fouler le sol. On arrivait donc sur l’île en bateaux qui passaient sous le grand Torii et qui restaient amarrés au sanctuaire que l’on ne pouvait quitter.
Le Torii, parlons-en. Il est indéniablement le Torii – voire le monument japonais – le plus célèbre au monde. Fait de bois de camphrier, il mesure 16 mètres de haut, et date originellement de 1168, même s’il est plus ou moins refait tous les 100 ans, les parties en contact avec l’eau de mer s’érodant, sa version actuelle datant de 1875.
J’ai toujours un peu d’appréhension quand je vois « en vrai » de tels monuments dont l’image m’est connue depuis toujours. J’ai toujours la sensation que d’aller le voir ne sert à rien, sinon à pouvoir dire « je l’ai vu en vrai », après tout, je sais déjà de quoi il en retourne depuis bien longtemps puisque l’image de la chose a été vue et revue. Cette sensation, je l’ai eue devant la Tour Effeil quand je l’ai vue adulte pour la première fois, sensation très similaire devant la Statue de la Liberté ou Big Ben. J’en oublie… Mais cette sensation, je ne l’ai pas eue devant le Torii de Miyajima. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Peut-être que sa majesté réelle écrase toutes les représentations qui ont pu en être faites. Peut-être parce qu’il semble si incongru, là au milieu de l’eau et pourtant si indispensable à ce paysage qu’il fait disparaitre tous les clichés. Peut-être aussi parce que je ne l’ai toujours conçu que loin et inaccessible (non seulement à l’autre bout du monde mais en plus au beau milieu de l’eau) que de le voir ainsi, réel, concret, à portée de main (littéralement) c’était comme si je le découvrais pour la première fois, comme si c’était un monument différent de celui que j’avais vu des centaines de fois en photos.
Bref, trève de blabla, ce sanctuaire d’Itsukushima est un endroit incroyable, un des moments forts de mon voyage, je vous en livre ici mes clichés, mais sachez que plus que jamais, ils sont en-dessous de la réalité.
L’inconvénient de visiter Itsukushima-jinja à marée basse c’est que le sanctuaire n’est pas au-dessus de l’eau.
L’avantage de visiter Itsukushima-jinja à marée basse, c’est qu’on peut approcher le Otorii de près.
De très très près…
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Vous n'avez visité que ça à Miyajima ? vous n'êtes pas monté jusqu'au Daishoin ?
Si, si, on est aussi alles a Daishoin. C'est pour la prochaine entree. 🙂 il faudra juste patienter quelques jours. 🙂