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En octobre dernier, comme j’étais à Kagawa pour couvrir le Setouchi International Art Festival pour l’association Shikoku Muchujin, j’avais dans l’idée que le laisser-passer de presse que l’on m’avait fourni pour l’occasion me serve à autre chose qu’à frimer (et accessoirement à avoir accès à tous les sites du Festival). Je ne voulais pas seulement visiter les sites et écrire quelques lignes à leur sujet. J’avais effectivement une autre idée derrière la tête. (non pas celle de dédier ce blog presque exclusivement au Festival pendant plusieurs mois, ça, ça m’est venu après)
Cette idée, c’était d’essayer d’interviewer le plus possible d’habitants des îles, pour donner une dimension sociale à ma visite (après tout le Festival s’inscrivait dans une démarche socio-culturelle), tout en sachant que cela n’allait pas être chose facile :
  1. Je n’avais jamais fait ça.
  2. Je ne parlais pas japonais.
  3. 康代 n’avait pas d’expérience d’interprétariat.

Mais bon le meilleur moyen de voir si ça allait marcher c’était encore d’essayer.

Les choses ne se sont pas exactement déroulées comme prévues. Les gens des îles, même s’ils sont contents de voir des touristes sur leur île, n’en restent pas moins des insulaires, qui plus est des insulaires japonais. J’ai donc assez vite compris qu’on ne les aborde pas comme on aborde un Occidental et qu’une rencontre sympathique peut vite se refroidir si on fait un faux-pas, comme par exemple sortir sa caméra et demander de filmer la conversation.
J’ai donc rapidement mis cette idée de côté, préférant faire de belles rencontres, plutôt que de les gâcher en les transformant en mauvaises interviews.
Les choses avaient pourtant bien commencées puisque le premier jour des visites, à peine débarqués sur Ogijima la chance nous a souri en la personne de Monsieur Tanigawa.
Alors que j’étais allé crapahuter dans la forêt (chose que je souhaitais faire depuis ma tout première visite de l’île) et que 康代 m’attendait aux abords du phare (crapahuter au milieu de nulle part et parmi des insectes étant à peu près la dernière chose qu’elle avait envie de faire sur cette île), M. Tanigawa, qui se trouvait là, a commencé à discuter avec elle pendant qu’elle patientait. Il s’est montré très sympathique au point qu’à mon retour, il accepta volontiers d’être notre cobaye pour ma première tentative d’interview. Mais alors, même lui devint tout timide une fois la caméra en marche ; alors qu’il était des plus avenants et des plus bavards avant (et aussi après).
Toutefois, je le remercie très chaleureusement – même si je doute qu’il lise un jour tout ceci, encore moins le comprenne – d’avoir ainsi participé à mes premiers pas de journaliste, et aussi de m’avoir présenté à la deuxième personne que j’allais interviewer qui allait s’avérer être l’une des plus belles rencontres du Festival (plus de détails pour une prochaine fois… un peu de suspense ne fait jamais de mal).
Quoiqu’il en soit, tout ceci m’a donné envie de poursuivre et de fignoler mon idée et sans vouloir trop en dire (il paraîtrait que des inconnus lisent ces lignes de temps à autre) mes futurs projets pour les îles de Seto incluent une caméra.
Finissons par la vidéo elle-même. Pas le meilleur film que vous allez voir cette année, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le partager avec vous :


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