Aujourd’hui un article sans vraiment de thème particulier sinon la Mer Intérieure de Seto. Juste un certain nombres de photos prises au cours des deux dernières semaines. Si vous me suivez sur Twitter, vous en avez peut-être déjà vu un certain nombre.
Donc, la situation reste compliquée au Japon. Alors que les gens commencent enfin à être vaccinés, six mois après le reste de l’OCDE, le variant delta a battu tous les records d’infection et de propagation depuis le début de la pandémie (probablement une coïncidence, mais cette explosion a démarré en même temps que les J.O.s)
Bref, au moment où, enfin vacciné, je pensais pouvoir souffler enfin un peu et reprendre un semblant de vie normale, il y a une sensation de retour à la case départ assez déconcertante. Surtout que plusieurs cas furent déclarés dans la maternelle de mon fils. Comme d’habitude, au Japon, hors de question de tester tout le monde (si bien que la grosse majorité des asymptomatiques échappent à toute statistique), donc on a vécu dans un certain stress, enfin, plus que d’habitude, pendant une bonne semaine.
Bon, c’est passé. Soit il n’a pas été infecté, soit on a tous été asymptomatiques à la maison. Et on avait quand même un peu besoin de prendre l’air. Surtout que j’avais promis aux enfants qu’on irait à la plage pendant les vacances d’été et que cela n’a pu se faire en août pour cause d’alternance entre grosses pluies et canicule.
Du coup, nous y sommes allés en septembre, deux fois en deux week-ends, tant qu’on le peut (l’eau va commencer à se refroidir et les méduses à revenir).
Ça faisait du bien de retourner à Ogijima pour la première fois depuis mars, même si on a pas trop passé de temps dans le village, et si on a quand même pas mal évité les gens. Les œuvres d’art, quant à elles, restent fermées jusqu’à nouvel ordre.
Voici donc quelques photos prises au cours de ces deux semaines, soit sur Ogijima, soit depuis Takamatsu pour celles de la fin.
La première journée commença avec une rencontre (pas totalement aléatoire) :
J’ai voulu l’appeler Saucisse, mais il paraît que ce n’est pas bon pour le moral que de donner un nom des animaux qui vont finir comment nourriture. Dommage, je trouvais que Jambon ça sonnait bien.
Sinon, l’essentiel de notre activité sur l’île au cours de ces deux après-midi fut de profiter de cette vue ainsi que d’y être dedans :
Vous savez peut-être qu’Ogijima est un peu gangrenée par le tourisme à chats. Les choses vont mieux depuis que les chats errants ont été stérilisés il y a 5-6 ans : leur nombre a chuté (ce qui en dit long sur leur état général de santé, c’est pas censé vivre 15 ans un chat ?) donc le nombre de touristes fétichistes des chats aussi. Mais il en reste.
Et vraiment, les amoureux des chats au Japon ont parfois un rapport étrange et ténu avec la réalité. Tout d’abord, ils ne se rendent pas compte que les animaux qu’ils caressent, avec lesquels ils s’assoient sont sales, malades (et vecteurs de maladie), pleins de puces, j’en passe et des pires – sous prétexte qu’ils sont trop mignons. Pour beaucoup de Japonais, un animal mignon ne peut pas être sale, dangereux, nuisible, etc… de même qu’un animal moche ne peut pas être utile, bénéfique, intéressant, etc. La dissonance cognitive sur le sujet fait parfois peur à voir.
Je disais donc, que non seulement, ils sont capables de s’asseoir et de passer du temps au milieu d’animaux dont je n’ose m’approcher car je tiens à ma santé, mais en plus ils sont tellement pris dans leur trip qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils le font à deux mètres d’un sanglier mort et dans un sacré état.
Oui, c’est ça aussi la Mer Intérieure de Seto. Des paysages sublimes, avec des sangliers qui nagent d’île en île et qui parfois meurent d’épuisement, se noient et échouent sur les plages. Et ensuite des touristes à chats qui ne se rendent même pas compte de ce qui les entoure.
J’ai pris une photo plus détaillée de la chose (que je trouve autant horrible que fascinante – pas tous les jours qu’on peut voir une telle chose) mais je n’ose pas trop la mettre ici. Allez, la voici en tout petit, ne cliquez dessus que si vous avez l’estomac bien accroché.
Sinon la Mer Intérieure de Seto, c’est donc des paysages sublimes, des sangliers morts, mais aussi une autre réalité peut ragoûtante que j’essaie moi aussi d’occulter ici ou là. Je me demande toujours si je le devrais ou non, d’ailleurs.
Je veux parler de la pollution causée par le plastique et autres matériaux qui finissent à la mer. Surtout que depuis quelques années, je la trouve vraiment de plus en plus présente cette pollution.
Comment enrayer la chose ? Honnêtement aucune idée, sinon une fois de plus changer l’organisation de société avant qu’elle ne nous pousse tous au fond du précipice.
Bon, parlons de choses plus plaisantes avant que vous ne vous désabonniez tous (par contre, si ce n’est déjà fait, n’hésitez pas à vous abonner).
J’ai toujours eu un petit faible pour cette maison, pour son extérieur et aussi son intérieur assez formidables.
Cette photo est un private joke. Il se trouve que mon ami David (prononcez Dayvid, il est australien) y a vécu quelques mois, et durant la Setouchi Triennale, il avait du mal à mettre les pieds dehors sans tomber sur quelqu’un en train de poster une photo de son logis sur Instagram.
Nous blaguions à propos de la chose il y a trois jours, et donc, comme je suis passé devant hier, je n’ai pas eu d’autre choix que de prendre cette photo et de la poster sur Instagram. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas la poster ici aussi. 🙂
Une des raisons pour lesquelles, j’étais très réticent à retourner sur Ogijima malgré le fait que la population y est maintenant vaccinée, et moi aussi, et que de toutes façons tout y est fermé en ce moment, donc on reste dehors, c’était par peur de me retrouver dans un ferry bondé rempli de gens revenant ou allant à la plage de Megijima et connaissant cette faune-là, j’imagine que les précautions sanitaires c’est pas trop leur truc.
Je ne saurais dire pour août (en fait si, j’ai vu le ferry quelques fois en passant au Sunport et il fut parfois bondé) mais pour début septembre, je m’inquiétais presque pour rien :
Bon la photo exagère un poil, d’autres personnes sont montées plus tard, mais quoiqu’il en soit, nous étions en sécurité sur le ferry.
Quand des gens vont à Ogijima pour la première fois ou très rarement, qu’ils en repartent les yeux encore tout brillants de la journée qu’ils y ont passée, ils prennent en général trois photos. Moi aussi dans le temps.
Cette année, aller sur Ogijima rendre n’est pas une chose habituelle. Et je ne sais pas trop quand j’y retournerai.
Alors, moi aussi, je les ai prises de nouveaux ces trois photos comme au bon vieux temps :
Et une photos de la Mer Intérieure de Seto juste avant d’arriver à Takamatsu :
À ce propos, si vous ne me suivez pas sur Twitter, j’y poste assez souvent « la photo Setouchi du jour » : photos prises la plupart du temps lors de mes balades le long de la côte, non loin de chez moi.
Je vous en offre aujourd’hui un très petit échantillon. Si vous voulez en voir régulièrement, c’est là que ça se passe. 😉
Voila, c’est tout pour aujourd’hui.
À très bientôt, je l’espère.
Ah oui, ne soyez pas surpris si vous voyez quelques changements cosmétiques sur le blog d’ici peu. Rien de vraiment choquant. 😉
En savoir plus sur Ogijima
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Ah la la la… Dit l’amoureux des chats… Mais non, c’est mignon les chats, même si c’est des gros bâtards de prédateurs… j’ai une faiblesse absolue pour les bestiaux et c’est cool, par contre, qu’il y a ait eu une campagne de stérilisation… La durée de vie des chats, par contre, non, c’est pas 15 ans, ça crève assez vite dans la nature (surtout les mâles)…
Le nombre de gens qui pensent que je n’aime pas les chats, c’est incroyable !
Non, je n’ai rien contre les chats, c’est les gens qui ont une vision pas très réaliste des chats qui me posent problème. Que ce soit les gens qui pensent que les chats « sauvages » ne soient pas un problème environnemental et de santé publique, ou les gens qui laissent traîner leurs chats dans la nature, se fichant du fait qu’ils sont la cause principale de la disparition de certaines espèces animales et ce genre de choses. Nos rues et campagnes ne sont pas l’environnement naturel des chats et ils y sont une espèce invasive, voire nuisible. La place d’un chat c’est dans une maison, comme tous les autres animaux familiers et pas ailleurs (on ne laisse pas traîner les autres animaux familiers dehors – avec raison, le fait que ce soit toléré, accepté, limite encouragé avec les chats est presque criminel à mes yeux).
Et dans le cas particulier d’Ogijima (et des autres lieux où les chats abandonnés pullulent au Japon), c’est juste pas sain, les problèmes environnements et sanitaires étant décuplés vu que c’est en milieu « clos. »
Mais heureusement la très grosse majorité de la population en a conscience et les choses ont été faites dans la bonne direction ces dernières années. Malheureusement, une poignée de résidents – genre trois ou quatre – continuent à les nourrir, à en faire la pub, etc… mais les choses vont beaucoup mieux qu’avant, car bien pires que les chats sauvages, il y avait les touristes à chats, tout ce qu’il y a de pire dans le tourisme et le hobbyiste obsessionnel (que l’on retrouve souvent au Japon) rassemblé en une seule personne (sauf que c’était pas une seule personne).