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Continuons notre visite de la Onba Factory (オンバ・ファクトリー) avec ce deuxième article. Bien entendu, si vous ne l’avez déjà fait, je ne peux que vous conseiller de lire le premier article sur le sujet et de regarder la vidéo de l’interview de Yoshifumi Ōshima, le « chef » de la Onba Factory.
Ça y est ? Les retardataires sont à jour ? Parfait. Continuons.
Comme vous le savez peut-être déjà si vous lisez régulièrement ce blog, il est facile de se perdre dans Ogi-chō (en fait au bout de trois visites de l’île je commence tout doucement à arriver à me repérer). Mais pour trouver la Onba Factory c’est « facile » : il y a un panneau et surtout un drapeau que l’on voit de loin (oui bon, de loin certes, mais pas de partout). De plus, le drapeau levé indique que la Factory est ouverte histoire que vous ne vous perdiez pas pendant des œuvres à essayer de la trouver pour rien.

Ce jour-là, nous avons eu de la chance, c’était ouvert !
(Bien entendu, je plaisante, durant le Setouchi International Art Festival,
c’était ouvert tous les jours)
La Onba Factory est constituée de deux bâtiments : d’un côté le bâtiment principal et l’atelier à proprement parler.
Dans le bâtiment principal on peut admirer certains Works Onba, les Onba faits par les artistes selon leur inspiration du moment, de même que les photos et croquis de conception des My Onba, les Onba appartenant aux habitants de l’île et qui ont été restaurés et relookés par les artistes. Comme j’en parlais déjà dans l’article précédent, une des choses qui m’a vraiment séduit dans ce projet était le fait que les locaux n’étaient pas seulement spectateurs de la chose (comme pour presque toutes les autres œuvres d’art du Festival), mais aussi acteurs, puisqu’ils avaient leur mot à dire sur l’apparence qu’aurait leur Onba une fois redessiné et reconstruit. D’ailleurs, chaque propriétaire était présent sur la photo de son nouvel Onba, et à côté des croquis « techniques » de reconstruction de l’objet on pouvait voir les dessins proposés par les propriétaires. Sur ce mur, il aurait pu ne rien y avoir, ou seulement les photos des Onba, ou seulement les dessins de préparation des artistes, mais le fait qu’il y avait cette combinaison de photos incluant les gens et des diverses idées dessinées par les artistes en collaboration avec les petites grand-mères d’Ogijima était très touchant. Cela symbolisait bien ce respect et cet amour des artistes de Onba Factory pour la population locale.
Le fait que des artistes puissent ainsi, non seulement donner gracieusement leurs œuvres, mais carrément les concevoir dans ce but précis faisant vraiment chaud au cœur et me laissait penser qu’il y a encore des gens bien dans le milieu de l’art contemporain ; chose dont parfois je doute, même si ce Festival m’a montré le bon côté de ce milieu (même si par endroits, il y avait aussi des artistes qui faisaient payer environ 15 € pour que l’on donne quelque chose de soi à inclure pour leur œuvre à eux).
Au fond, les photos et croquis dont je parlais plus haut.
Devant, des Works Onba qui sont aussi des jouets pour enfants.
Le lieu servait aussi de café durant le Festival
Les « artist files » autrement dit les fiches des artistes
(des mini-CVs) ainsi que des échantillons de leurs créations personnelles.
Notez aussi les couleurs (pas facile à voir sous les blousons) : rouge, jaune, vert, bleu et rose (pour la fille), oui vous avez compris, comme dans les Super Sentai !!!
Oui, en plus d’être adorables, humains et humanistes,
ces gens-là ne se prennent pas au sérieux.
大島よしふみ
Yoshifumi Ōshima
Un Onba customisé ?
Le bâtiment principal de la Onba Factory (au centre) vu du port d’Ogijima.
Notez le drapeau sur la droite.

 

Dans l’atelier, et bien… les artistes travaillent. Et il faut avouer que là aussi, c’était plus que plaisant de voir les artistes non seulement sur place mais aussi au travail. Comme je disais dans l’article précédent, je comprends tout à fait que tous les artistes ne puissent pas rester dans la région tout au long du Festival, mais trop souvent, c’était un peu dommage que les œuvres soient ainsi « abandonnées » sur place, bien entendu, cela ne signifie pas que les artistes se désintéressaient de celles-ci une fois créées, mais qu’en était-il de leur intérêt pour la région elle-même et surtout ses habitants ? Mais bon, peut-être que je suis trop dur envers eux, concentrons-nous plutôt sur les rares artistes qui étaient présents sur place, comme ceux de la Onba Factory :
Quand je parlais de ne pas se prendre au sérieux.
(pour les réfractaires à l’anglais : « Attention, pente forte, 8km/h maximum »)

 

Je terminerai aujourd’hui avec quelques photos des Works Onba exposés dans la cour de la Factory, qui n’avaient pas toujours de fonction utilitaire apparente ; mais en fait, si certains étaient purement décoratifs, d’autres pouvaient bel et bien être utilisés se nécessaire, d’ailleurs c’est ce que les artistes ont fait pour se faire accepter de la population locale : utiliser leurs prores Onba pendant un moment à chaque venue sur l’île pendant les préparatifs du festival et avant de demander aux grand-mères de l’île de leur confier les leur.
Meon 3
(Meon et Meon 2 sont les deux ferries qui relient Ogijima à Takamatsu et Megijima)

 

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