Étrangement, c’est une décision que j’ai un peu de mal à prendre. Depuis deux semaines, mes pensées sont pratiquement en permanence tournées vers le Tōhoku et les survivants du tremblement de terre et du tsunami, espérant pouvoir faire quelque chose de concret pour les aider, et réalisant que mes moyens sont bel et bien limités. Mais bien qu’il soit hors de question de les oublier, je comprends aussi qu’il faut que les choses continuent et reprennent un semblant de normal. Je veux bien entendu parler de ce blog qui se doit de reprendre peu à peu son cours le plus normal possible.
Surtout que bientôt, l’heure de la reconstruction va sonner (c’est déjà fait dans les parties les moins touchées par la catastrophe). Comme vous le savez, et malgré le fait que les médias préfèrent se concentrer sur un épiphénomène qui fait certes peur à qui ne se renseigne pas mais dont les conséquences seront minimes, les suites économiques du désastre seront énormes et se feront, elles, ressentir dans tout le pays. Là aussi, nous pourrons aider, un peu seulement, mais vous savez ce que c’est : un peu plus un peu, plus un peu, à la fin, ça fait beaucoup. Par exemple, à l’achat de votre prochaine voiture, ordinateur, télévision ou je ne sais quoi d’autre, pensez au pays d’origine de la marque que vous allez acheter. Ce ne serait pas une mauvaise idée que cette marque soit japonaise.
Et puis aussi et surtout, allez au Japon, montrez aux Japonais que vous les aimez eux et leur pays, montrez leur que vous ne les oubliez pas. Mais j’ai déjà dit tout ça dans mon article « Faut-il annuler son voyage au Japon ? »
C’est dans cette optique que ce blog a sa place. Après tout, même avant le 11 mars, son but principal était de vous faire découvrir le Japon, en particulier cette région si méconnue des Occidentaux que sont la Mer Intérieure de Seto et Shikoku. En espérant plus que jamais que vous vous y arrêtiez quelques jours lors de votre prochain voyage au Japon.
Aujourd’hui pas grand-chose donc, juste quelques vues d’Ogijima :
Le 11 mars, avant d’apprendre les nouvelles, j’avais prévu d’écrire sur un petit événement à Ogijima, anecdote semblant dérisoire aujourd’hui, mais qui pourtant a son importance pour la petite communauté d’Ogijima. Comme vous pouvez le voir sur la photo précédente et comme vous ne vous y attendiez peut-être pas, Ogijima a une école, qui fait école primaire et collège, ou devrai-je dire « avait » car voila, le mois de mars, c’est la fin de l’année scolaire au Japon, et les trois derniers élèves de l’école vont la quitter définitivement pour aller au lycée à Takamatsu.
Nouveau triste signe de l’exode rural et du vieillissement de la population qui touchent ces îles si durement. Officiellement, l’école n’est pas fermée, elle ré-ouvrira ses portes dès qu’il y a aura de nouveaux enfants, mais y en aura-t-il un jour ?
Peut-être, soyons optimistes, après tout, dans une maison non loin de cette école, j’ai vu une chose que je ne pensais pas voir sur Ogijima : un jeune couple avec deux enfants en bas âge. S’étaient-ils récemment installés ? Ont-ils toujours vécu là ? Je ne sais pas. J’ose croire qu’ils sont là depuis peu, mais je me base uniquement sur le fait qu’ils vivent dans la partie « neuve » d’Ogichō, celle plus moderne et moins belle, celle construite lors du boom économique du Japon d’après-guerre. Mais partie qui semble souffrir encore plus du dépeuplement, peut-être parce qu’une vieille maison à l’abandon garde tout son charme, ce qui est rarement le cas d’un bâtiment de béton.
Je n’ai jamais vraiment parlé de cette partie de l’île, je ne pense pas l’avoir déjà montrée sur ce blog mais ce sera pour une prochaine fois.
Je fus très surpris de tomber sur cette piscine. Il s’agit de la piscine de l’école, mais elle devait certainement aussi servir de piscine publique en ces temps pas si reculés et pourtant si lointain où Ogichō était un petit village de la région comme les autres.
En savoir plus sur Ogijima
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
ça a l’air super sympa cette île là 😀
Faudra que jpense à visiter un peu les îles du Japon un de ces quatres aussi (mais ya tellement à voir la bas de toute façon >_>)
Le coup de l’école qui ferme m’a bien ému, ça doit faire bizarre de voir un établissement synonyme d’activité et de vie qui ferme comme ça…
Les petites îles de la Mer de Seto sont, et de loin, ce que je préfère au Japon je crois.
Mais comme tu le verras si tu as l’occasion de lire plus en avant ce blog, elles sont victimes d’une dépopulation qu’il est de plus en plus difficile d’endiguer, ce qui va détruire toute une culture et toute une histoire si on n’arrive pas à l’empêcher et à faire revenir des gens sur place.
Hier il y a eu une petite cérémonie du départ des professeurs (je vais mettre le lien dans le post plus tard).
C’est effectivement un moment tristement historique de l’île.
Au moins, tu sais ce qu’il te reste à faire pour repeupler l’île, et faire rouvrir l’école. 😉
Allez, au boulot mon cher !
Il est désormais tant de tourner la page, et d’y écrire de nouveaux chapitres.
Clarence, en plein exercice
Mais ce fut ma première pensée mon cher Clarence.
C’est tout bénéf pour moi, on augmente la population de l’île et en plus ça me fait un boulot qui me permet de m’y installer enfin (n’oublions pas qu’à la base, je suis prof quand même)