Déjà trois jours que nous étions à Takamatsu et nous n’avions toujours pas mangé de Sanuki Udon ! Comment cela était-il possible ?
En tout cas, cette erreur fut réparée ce midi-là à Hanamaru. À quelques exceptions près, je ne suis pas fan des chaînes de restaurant, mais il semblerait qu’au Japon cela ne fasse pas de différence, en tout cas, pas celle-là, la nourriture y étant aussi bonne qu’ailleurs.
Mais je réalise que je parle de Sanuki Udon comme si vous connaissiez tous de quoi il s’agit, or je présuppose que certains d’entre vous se demandent de quoi je peux bien être en train de parler.
C’est vrai que je connais et que je suis devenu grand amateur de ces nouilles il y a un peu plus de huit ans, quand je vivais à Gainesville et qu’un restaurant japonais du nom de Bento Café ouvrait ses portes et que les Sanuki Udon étaient l’un des plats principaux qu’offrait ce restaurant qui allait devenir l’un de mes préférés de la ville. Je pense même que mon intérêt pour le Japon naquit quelque part dans ces premiers Udon ingurgités.
Et alors ? Pour les néophytes, le Udon c’est quoi ?
C’est donc une grosse nouille à base de blé, tout simplement.
Il en existe plusieurs sortes, mais les plus célèbres et les meilleures sont les Sanuki Udon, celles que j’avais découvertes à Gainesville, que je retrouvai avec joie dans les rues de Paris quelques années plus tard dans le restaurant Kunitoraya et quelle ne fut pas ma surprise, quand je fis la connaissance de 康代, d’apprendre que ces Udon-là venaient non seulement de sa région natale (Kagawa pour les plus distraits d’entre vous) mais qu’ils en étaient la spécialité « officielle » au point que Kagawa n’est connue dans l’esprit de nombreux japonais uniquement grâce à ses Udon. Et pourquoi « Sanuki » ? Parce que c’est l’ancien nom de Kagawa tout simplement.
Les Udon se mangent essentiellement de deux façons différentes :
-Dans une soupe chaude : soupe pouvant avoir divers goûts et additifs : Shoyu (sauce soja), Wakame (algues), Kitsune (tofu grillé), œufs, et bien d’autres. Si dans la pratique on retrouve souvent les mêmes goûts et accompagnements, en théorie on peut vraiment y mettre ce que l’on veut tant que l’ingrédient principal reste le Udon.
-Froids : on les trempera alors dans une sauce à base de shoyu, de sésame et diverses herbes. On parlera alors de Zaru Udon.
Ils seront presque toujours accompagnés de Tempura et très souvent, on trouvera aussi du Oden dans les restaurants de Udon.
Il existe une troisième façon de les manger : froids, mais cette fois-ci la sauce et autres ingrédients seront alors versés sur les Udon et elle formera une espèce de soupe froide. Étrangement, je n’ai pas encore testé celle-ci à Takamatsu, seulement à Paris. Il s’agit des Bukkake Udon. Et bien sûr, rien n’exclut qu’il y a d’autres façons que j’ignore.
Notez que les habitants de Kagawa sont de grands consommateurs de Udon eux-mêmes (pas seulement les touristes) et que les restaurants les plus célèbres sont pris d’assaut parfois plus d’une heure avant leur ouverture pour être sûrs de pouvoir y déjeuner.
Bref, les Udon sont non seulement un des mes plats préférés, mais étrangement un plat avec lequel je partage un lien étroit : c’est par ce plat que j’ai commencé à découvrir la cuisine japonaise au-delà des sushis, et par extension, la culture japonaise, et bien évidemment, c’est le plat de la région natale de 康代. Et si vous n’y avez jamais goûté, je ne peux que vous conseiller de le faire dès que l’occasion vous le permettra.
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Pourquoi il s'appelle zaru udon! Zaru c'est la passoire. Pour égoutter l'eau des udon sur la passoire.
Normalement, on appelle le tofu frit aburaage, mais quand l'aburaage est sur l'udon, il s'appelle kitsune udon.
Kitsune c'est le renard. Kitsune aime l'aburaage.
Merci beaucoup pour ces précisions. (c'est quand même cool d'avoir une conseillère culturelle à la maison) 🙂