Sur Shōdoshima, dans la petite ville d’Umaki, il y a une des plus belles et plus impressionnantes œuvres de la Setouchi Triennale. Elle a une particularité un peu surprenante : elle n’a pas été réalisée par un artiste, mais par la population locale !
L’œuvre n’a pas vraiment de nom, juste Shōdoshima Community Art Project, et elle n’a pas vraiment d’auteur sinon la population de la ville de Shōdoshima (ville n’existant pas vraiment, il ne s’agit que d’une division administrative regroupant tous les villages du sud et de l’est de l’île). Il y a bien un nom que j’ai trouvé sur le site officiel : Ryō Yamazaki et Studio-L. En cherchant des informations à son sujet, je viens de tomber sur un article de nippon.com datant d’hier qui explique le travail de M. Yamazaki et de son Studio L (si vous ne lisez pas l’anglais, sachez que c’est dans la ligne droite de la philosophie de la Triennale : revitaliser les communautés rurales du Japon), mais son travail n’est pas un travail d’artiste.
Il s’agit donc bien d’une œuvre faite par la population, ce qui est des plus plaisants (au-delà de cette oeuvre, j’ai trouvé la population d’Umaki bien impliquée dans la Triennale, ce qui est bon signe), et qui incorpore l’essence même de ce coin de Shōdoshima, à savoir le shōyu (sauce de soja), dont la production constitue une part très importante de l’économie et de la culture de cette partie de l’île.
Située dans un vieux bâtiment dont je ne connais pas l’utilité originale, mais qui a je pense une forte connexion avec la sauce de soja, c’est une œuvre finalement très ambitieuse, imposante et surtout magnifique qui a été créée.
Les étiquettes des différents fabricants de shōyu de la région sont présentées dans un couloir en entrant dans le bâtiment.
Puis on entre dans la pièce principale et là on tombe sur ce mur :
Le mur du fond du bâtiment est entièrement recouvert de petites fioles de sauce de soja comme on en trouve partout (pour mettre dans les bentō), je ne connais pas le nombre exact, mais nous parlons ici de milliers, sinon de dizaines de milliers.
En s’approchant un peu, on comprend un peu mieux de quoi il en retourne :
Chaque fiole contient différents dosages de shōyu plus ou moins dilué, ce qui permet de créer ce magnifique dégradé :
On termine la visite par une petite pièce regroupant des dizaines de bouteilles de sauce de soja produite sur Shōdoshima :
Le Shōdoshima Community Art Project est l’une des oeuvres de la Setouchi Triennale 2013 à ne pas rater. L’oeuvre est accessible tous les jours de 9h30 à 17h00 et l’entrée est gratuite. J’ose croire qu’elle est permanente et qu’elle restera ouverte après la fin du festival.
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