What Links the Sea est une œuvre dont je ne sais que penser.
Je m’explique après les présentations.
Située sur Shōdoshima, presqu’au milieu de nulle part au bord d’un chemin entre Hitoyama et Nakayama, What Links the Sea (海を繋ぐもの – Ce qui lie la mer) de Yoshihiko Tanji (丹治 嘉彦) ressemble à ceci :
Pourquoi dis-je que je ne sais que penser de celle-ci ?
Tout d’abord, parce que je l’aime bien d’un point de vue purement esthétique, et ensuite quand je lis le guide, j’apprends que cette œuvre, faite de filets de pêche et de morceaux de bois échoués sur les plages de la région, est censée servir de lieu de rendez-vous et de rassemblement. Idée sympathique et le résultat fait effectivement penser à une sorte de tonnelle sous laquelle il peut faire bon se reposer tant que le soleil ne tape pas trop fort.
Mais là où le bât blesse, c’est que l’emplacement de l’œuvre va totalement à l’encontre du bon sens et contredit totalement l’idée qu’elle véhicule !
L’artiste avait-il déjà fait son œuvre avant de savoir où elle allait être située ?
J’en doute fortement mais c’est pourtant la seule explication logique que j’ai pu trouver.
Qu’est-ce qui pose problème exactement ?
Déjà, le fait que l’œuvre soit au milieu de nulle part, loin de tout lieu de passage. Elle a clairement sa place sur une place de village, sur un port, mais pas dans la campagne, loin de toute habitation.
Ensuite, comme vous pouvez le voir sur les photos, il n’y a personne ni dessous, ni autour ! Pourquoi ? Parce qu’il est tout simplement impossible d’y accéder. Elle est située en contrebas par rapport au chemin principal et si on sort du chemin on ne peut quand même pas s’en approcher car un muret la sépare des gens.
Certes, rien d’infranchissable, mais pas du tout invitant non plus et dans la pratique, personne ne le franchissait.
Était-ce là le souhait de l’artiste ? Que cela représente un lieu de rencontre sans en être concrètement un ? Ou bien est-ce un problème d’organisation, l’artiste n’ayant pas eu l’emplacement souhaité ou quelque chose du genre ?
Je crains que nous ne le sachions jamais, mais dans les deux cas, c’est bien dommage. Nous aurions pu avoir un de ces lieux conviviaux et amicaux où l’on avait envie de passer le reste de sa journée et qui faisaient tout le charme du Setouchi International Art Festival (comme Onba Factory or Dream Café) à la place, nous avons eu une œuvre que l’on regarde quelques secondes sur notre chemin avant de passer à autre chose.
Dommage.
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