J’ai déjà mentionné Zentsū-ji ici plus ou moins brièvement et il est temps que je vous en parle plus en détails.
Bon, Zentsūji, en vrai, c’est une petite ville de Kagawa, mais la plupart du temps, quand on dit Zentsū-ji, c’est du temple du même nom et situé dans la même ville dont on veut parler et c’est ce que je vais faire ici.
Donc le temple de Zentsū-ji est l’un des 88 temples du pèlerinage de Shikoku et s’il est le numéro 75, il en est toutefois l’un des plus importants – sinon le plus important – car c’est sur son futur emplacement, qu’en 774, naquit Kūkai (aussi connu sous le nom de Kōbō-Daishi), fondateur de l’école Shingon du bouddhisme, l’une des plus importantes branches bouddhistes du Japon, si je ne m’abuse.
Il est aussi considéré comme l’inventeur des Kana. Et c’est Kōbō-Daishi lui-même qui aurait fondé le temple à son retour de Chine en l’an 807.
C’est aujourd’hui l’un des trois principaux temples du Shingon (avec Tōji à Kyōto et le Mont Kōya à Wakayama).
Au final, c’est vraiment un temple impressionnant et des plus mémorables. Il est certes beaucoup plus petit que d’autres temples plus célèbres (dont il sera bientôt question), mais le fait qu’il soit justement à échelle humaine, et envahi de beaucoup moins de touristes, le rend plus ‘abordable’, plus personnel d’une certaine façon.
Malheureusement, comme dans la plupart des temples bouddhistes les photos sont interdites à l’intérieur des bâtiments, surtout quand ils contiennent des artefacts vieux de plus de mille ans et ce genre de choses. En voici toutefois quelques-unes :
Au-dessus c’est l’entrée du Kondō, l’un des bâtiments principaux.
À l’intérieur, il y a deux choses notables :
- Une série de statuettes (une bonne centaine, voire plus) représentant d’anciens moines notables du temple (peut-être les chefs du temple à travers l’histoire) et exprimant chacun des sentiments différents dans leurs expressions faciales.
- On y trouve aussi un Gokosho de bonne taille (50 cm environ, peut-être plus), un objet très impressionnant car ne ressemblant vraiment à rien de connu (voir la photo dans le lien). Le toucher vous donne la protection de Kūkai lui-même.
Pour une raison qui m’échappe, je n’ai pas pris de photo du Mieidō, le bâtiment principal du temple, celui construit sur le lieu même où Kūkai est né. La photo ci-dessus est prise entre l’arrière de celui-ci et le Hōmotsukan, le musée contenant les reliques de Kōbō-Daishi : le Sangoku-Denrai-Kondo-Shakujo, un bâton remis à Kūkai en Chine quand il fut désigné patriarche de l’école Shingon, et l’Ichiji-Ichibutsu-Hokekyo-Johon, des rouleaux écrits par Kūkai lui même et contenant les préceptes qu’il a appris lors de son voyage en Chine et qu’il a transmis à ses disciples (je les soupçonne aussi contenir les premiers Kana, mais je n’en suis pas sûr).
Laissez-moi maintenant un peu vous parler de ce qu’il y a dans le Mieidō, où plutôt sous le Mieidō. Je veux parler du Kaidan-Meguri.
Il s’agit d’un chemin souterrain (on entre et sort dans le bâtiment lui-même) et qui est dans le noir le plus complet. On y avance en laissant glisser sa main gauche le long du mur, totalement en aveugle. La main va ainsi glisser (sans qu’on ne les voit) sur 37 Bouddhas peints sur le mur, et finalement, on arrive dans une petite pièce faiblement éclairée, un lieu de prière où sont peints deux mandalas. Je ne pourrais malheureusement pas vous en expliquer la signification profonde.
Une expérience des plus intenses que je vous conseille plus que chaudement si vous allez visiter le temple.
En attendant plus de détails sur Zentsū-ji, je vous conseille de continuer la lecture sur la page de Sophie qui s’y est rendue en octobre 2009.
En savoir plus sur Ogijima
Subscribe to get the latest posts sent to your email.